Par Mon’Esse
L’inflation, en moyenne annuelle au sein de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), devrait atteindre son pic oscillant autour de 5,8% entre le deuxième et troisième trimestre 2023, avant de commencer sa décélération pour se situer à 4,2 % en 2024, et de retomber progressivement au niveau de la norme communautaire de 3% à l’horizon 2025, selon les conclusions d’une enquête de conjoncture publiée jeudi par les services de la Banque sous-régionale (Beac).
La trajectoire communautaire des prix serait sensiblement influencée, à moyen terme par l’inflation importée dont la diffusion des effets n’est pas instantanée, et devrait s’étaler sur les trimestres à venir.
En effet, analyse la Beac, au niveau extérieur, l’évolution de la situation géopolitique mondiale, la hausse des cours des biens alimentaires (notamment du blé), les effets des perturbations des chaînes d’approvisionnement internationales, de la hausse des coûts des intrants industriels et agricoles ainsi que la dynamique du coût du fret maritime, devraient faire peser des risques inflationnistes marqués dans la sous-région.
Au niveau intérieur, la demande domestique, toujours atone dans bien de pays, la faible indexation des salaires à l’inflation, le maintien des prix administrés sur certaines denrées de première nécessité ainsi qu’une maîtrise des coûts de l’énergie (prix à la pompe notamment), constituent des leviers importants de modération de la dynamique inflationniste au sein de la Cemac.
Les aléas climatiques, dans les zones sahéliennes de la sous-région, constituent également un facteur interne de risque inflationniste, notamment pour les biens alimentaires. Au d’éléments concourant à un accroissement sensible des incertitudes liées à l’inflation dans la zone à moyen terme.
Globalement, note l’Institut d’émission, «il y a environ 60,3% de chances que l’inflation en moyenne annuelle demeure à moyen terme sous le critère de convergence multilatérale de 3,0%, contre 82,6% lors des estimations du Cpm (Comité de politique monétaire de décembre 2021». Le recul de 22,3 points de la probabilité du respect de la norme communautaire est, selon le rapport, une conséquence de la forte hausse des prix dans la Cemac enregistrée depuis début 2020, couplée à l’incertitude autour de l’évolution de l’environnement international.
Si les prévisions de la Beac, à la fin du 3ème trimestre 2022 tablaient sur un taux d’inflation autour de 5,5% en moyenne annuelle et 6,3% en glissement annuel en fin d’année, contre respectivement 1,7% et 2,6% en 2021 dans la sous-région, cette projection relevait principalement d’une contribution de la fonction «produits alimentaires et boissons non alcoolisées».