Par Léopold DASSI NDJIDJOU
Un communiqué du délégué régional des Transports pour l’Ouest, Biya Paul, a tiré sur la sonnette d’alarme le 2 mai dernier. Le Bulletin N°5 de l’année de prévision saisonnière des précipitations, annonce une pluviométrie allant de la normale à déficitaire avec des cumuls saisonniers qui pourront se situer entre 80 et 75% par rapport à la normale, au cours des mois de mai, juin et juillet.
«La région fera face à une longue pause sèche, des pluies sporadiques et irrégulières au cours de cette période »,
lit-on dans le communiqué.
Le stress hydrique qui aura pour conséquence le flétrissement des plantes ; la baisse de productions agricoles et pâturages ; l’appauvrissement des terres et la perturbation de production électrique sont entre autres les impacts catastrophiques inhérents à cette situation de rupture. Pour atténuer le désastre, le délégué régional conseille d’utiliser des semences adaptées, de prévoir l’irrigation des champs, de porter un masque facial et de boire de l’eau potable.
A l’observation des exploitations agricoles à travers la région, on constate un retard frappant par exemple dans les champs de maïs où la croissance des plantes est une véritable préoccupation. Il y a des agriculteurs qui confient avoir semé à deux reprises après les premières pluies. La sécheresse qui a suivi a consumé les plantes tout juste après la germination. Les semences qui se font le plus généralement dès le 15 jusqu’à la fin du mois de mars, sont encore en cours dans certaines exploitations où on est désarçonné par l’instabilité des pluies. Ce n’est pas seulement le maïs qui est concerné, les haricots, les arachides et autres produits maraîchers agonisent en journée sous un soleil de plomb. La détresse des agriculteurs est totale.
Ils ont les yeux rivés vers le ciel qui crache le feu à longueur de journée. En zone d’élevage, à l’exemple du Noun, du Ndé ou du Haut-Nkam, les pâturages se consument sous la canicule et plongent les bergers dans le désespoir. Il est à craindre que si les choses se poursuivent en l’état, l’on assiste à un conflit ouvert entre agriculteurs et éleveurs. La certitude déjà inscrite dans du marbre est que l’Ouest qui est un grand bassin agricole, va possiblement entraîner dans cette crise de production alimentaire, tout le Cameroun. Avis d’une tempête de famine !