Par Ebénizer DIKI
A l’ouverture des travaux du deuxième forum sous régional sur la gouvernance minière qui se déroule Yaoundé ( du 18 au 20 janvier 2023), le chef de la délégation de l’Union Européenne au Cameroun appelle le gouvernement à publier le texte d’application du nouveau code minier :
« la publication des textes miniers donnera un stimulant très important à la gouvernance et à la formalisation du secteur ».
a indiqué Philippe Van Damme, avant de préciser que tout le monde attend la sortie de ce texte.
« y compris les autorités de Bretton Woods, notamment la Banque Mondiale et le Fmi ».
a-t-il poursuivi.
Le nouveau code minier en vigueur au Cameroun a été adopté le 14 décembre 2016, six après, son texte d’application n’est toujours pas disponible alors que le précédent, celui de mars 2001, avait son texte d’application un an après.
« L’absence de ce document laisse libre cours à toutes les dérives dans le secteur ».
a commenté un participant.
Organisé par l’association Foret et Développement Rural le forum de Yaoundé vise à trouver des stratégies pour sortir cette activité de l’informel et de permettre aux Etats de tirer profit du riche potentiel dont ils disposent.
Au Cameroun le secteur minier ne contribue qu’à hauteur 0.1% au Pib a relevé pour le déplorer le Président de la République lors de son message à la Nation 31 décembre dernier ; pourtant un peu plus de cent mille personnes vivent de l’exploitation artisanale de l’or à l’Est du pays notamment ; en Rca cette contribution se situe entre 4 et 7% pour une main d’œuvre de près de quatre cent mille personnes, alors qu’en République Démocratique du Congo où l’on estime à dix millions la population dont la vie dépend essentiellement de cette activité, 90% de la production est canalisée dans le secteur informel et seuls 10% tombe dans les caisses de l’Etat.

Au cours de la première journée des travaux consacrée à l état des lieux de l exploitation minière artisanale et à petite échelle dans le Bassin du Congo, il est apparu que le secteur est essentiellement contrôlé par des artisans miniers illégaux qui privent les Etats ( Rdc, Rca, Congo, Cameroun) d’importantes ressources financières.