Par Léopold DASSI NDJIDJOU
Augustin Bala, le maire de Yaoundé 5 et maître des céans, dans son propos de circonstance a confié être très honoré que sa municipalité soit le premier à travers le territoire nationale à bénéficier d’une telle formation qui se situe en droite ligne dans la lutte contre l’incivisme et le désordre urbain. Il a indiqué de ce fait que la Police municipale joue un rôle très important dans le cadre du maintien de l’ordre, de la sécurité et de la cohésion sociale. Dans cette lancée, il a déclaré que le cancer qui ronge le Cameroun est l’incivisme. Le ¨pays en est arrivé à trouver des formules pour justifier l’incivisme.
« Le Cameroun est le continent », déclarent beaucoup de citoyens pour indiquer leur refus de se soumettre au respect des lois. Cet incivisme justifie la difficulté d’intégration en Afrique centrale, où les ressortissants du pays de Paul Biya brillent par une allergie à se soumettre aux lois des pays hôtes. On est de ce fait dans un pays où beaucoup d’acteurs jouent les rôles qui ne sont pas les leurs. « Comment la police municipale va –t-elle respecter les droits des citoyens qui n’accomplissent pas leurs devoirs ? » Telle est la problématique soulevée par le premier magistrat de Yaoundé 5ème.
Il a souligné qu’en principe, pour prétendre à des droits, il faut accomplir ses devoirs. Dans cette foulée, il exhorté les agents de la police municipale à bien suivre la formation qui est à leur avantage dans le but compris de bien respecter les droits des citoyens, fussent-ils inciviques. Par ailleurs, il a attiré leur attention sur le fait qu’à l’issue de la formation, il sera particulièrement regardant sur les résultats des uns et des autres. Il compte s’appuyer sur les notes d’évaluation de Ndh-Cameroun pour confier de plus grandes responsabilités ou en dessaisir les agents ayant des responsabilités qui n’auront pas su se distinguer.
Quant à la directrice par intérim de Ndh, elle a indiqué que la Police municipale est une réponse idoine dans les Collectivités territoriales décentralisées (Ctd) pour la lutte contre l’urbanisation anarchique, l’incivisme et la violence urbaine. Elle a de ce fait préciser que Ndh est là pour former les agents au respect des droits humains, de la sécurité sociale ou tout simplement pour clarifier au cours du séminaire les modalités d’exercice de la police municipale. La représentante du programme Scp de Giz au Cameroun dans cette dynamique, a indiqué qu’il s’agit d’une formation unique au Cameroun et que de ce fait, elle ne pouvait ne pas donner sa main de collaboration. Par ailleurs, elle a confié qu’il s’agit de prendre un risque, le risque que tout va bien marcher.
Elle a témoigné qu’il y a 12 ans qu’elle est au Cameroun et que dans la rue, les usagers sont particulièrement inciviques et de là, les populations sont des victimes collatérales. Celle qui se considère désormais comme une camerounaise a dit aux agents de la Police municipale qu’il leur revient la lourde responsabilité d’apporter le changement en sensibilisant pour atténuer les violences et de construire une relation de confiance entre la mairie et la population. « On ne tourne pas le dos au conflit, est notre devise », a-t-elle ajouté car il faut gérer les conflits sans avoir à recourir à la violence verbale, physique ou psychologue. Au nombre des modules enseignés au cours de ce séminaire, il a « Qu’est-ce que les droits de l’homme et quelle est leur typologie ? », « Quels sont les instruments juridiques et les institutions de protection des droits de l’homme ? », « Quel est le régime de la responsabilité des agents de la police municipale ? », « Quelles sont les voies de recours contre les violations des droits de l’homme par les agents de la police municipale ? » et les Eléments fondamentaux du code de bonne conduite. La leçon inaugurale a porté sur « service public et ordre public dans les Ctd », dispensée par le Pr Ampère Simo, à côté duquel se tenait le Dr Steve Tametong, tous deux l’université de Yaoundé 2 à Soa. L’évaluation des connaissances est assurée par le coordonnateur scientifique, le Dr Hilaire Kamga. Après cette formation, le rendez-vous est pris dans deux mois pour une évaluation de l’assimilation des enneigements prodigués.