Par Léopold Dassi Ndjidjou
Les vidéos qui tournent en boucle sur la toile sont choquantes. On y voit des civils assassinés de sang froid qui dans leur boutique, à la devanture, si ce n’est pas tout simplement sur la place du marché de Bamenyam, arrondissement de Galim, dans le département des Bambotos. Des sources concordantes sur les lieux parlent de près d’une dizaine de morts, des boutiques saccagées ou brûlées et des motos emportées. La psychose règne sur ce village à la lisière du Nord-Ouest, région anglophone engluée avec le Sud-Ouest dans des convulsions séparatistes avec la République du Cameroun. Le fait que la violence déborde sur la partie francophone du pays, comme il en a été plusieurs fois par le passé autour de cette zone frontalière avec les deux régions en question, zone que certains appellent la « ceinture de feu ». Si la violence sur le terrain semblait à l’accalmie jusqu’au 6 novembre dernier, avec cette deuxième attaquedu mois, avec le même modus operandi(irruption et assassinat de masse), suscite des interrogations mais surtout laissent entrevoir le désarroi des bandes armées, en totale violation des règles du droit international humanitaire qui protègent les populations civiles.
On remarque de ce fait que les bandes armées, particulièrement tueuses, sanguinaires, expriment une sorte de courroux contre les populations civiles qui refusent toujours de s’allier à leur cause, en dénonçant leurs positions le plus souvent à l’Armée républicaine. C’est d’ailleurs ce qui avait été dit le 6 dernier, une sorte d’expédition punitive contre les populations civiles de plus en plus gagnée par l’idéologie républicaine, le refus de la violence. C’est dire que la première stratégie qui était de faire de la population anglophone le peuple de « l’Etat virtuel d’Ambazonie » a tourné tout simplement court. On ne peut pas vouloir protéger une population et en même temps la massacrer de la plus brutale, sauvage et barbares des manières. La deuxième stratégie des séparatistes a consisté à vouloir opposer lespopulations francophones aux populations anglophones. On a vu cela en juillet 2023 à Bamenda quand les bandes armées ont tué les civils et surtout les francophones en leur demandant de rentrer chez eux, mais cela n’a pas fait long feu.
Les francophones et les anglophones n’ont pas prêté le flanc à cette manœuvre de division qui était relayée sur les réseaux sociaux. Pourtant, les séparatistes devraient constater que lorsque les populations de ces deux régions fuient la violence, c’est majoritairement sur le sol camerounais et résiduel ailleurs qu’elles vont. Ceci est d’autant établi que les déplacés internes se retrouvent dans toutes les régions du pays et vivent en parfaite harmonie avec la population locale, eux les citoyens camerounais et rien d’autre. C’est dire que la perfidie de vouloir diviser les Camerounais ne prospère pas. Ce qui montre en définitive que la séparation ou la partition du pays est une initiative qui va à vau-l’eau, mais interpelle les pouvoirs publics à œuvrer pour implémenter une décentralisation totale à défaut d’un fédéralisme demandé à cors et à cris parcertains.