Par René Mbarga
Pour parvenir à ses fins, avant ou après 2025, le fils de l’actuel chef de l’État devra s’appuyer sur au moins cinq piliers, qui constituent le fondement du régime quadragénaire de son père.
Jean Marc Kuete ou l’onction politique du parti État Rdpc
En cas de vacance du pouvoir, Franck Emmanuel Biya devrait hériter de l’appareil politique qu’est le rassemblement démocratique du peuple camerounais, cette machine à gagner les élections, presque sans coup férir. Il devrait également bénéficier de toute sa techno structure. Il ne viendrait jamais à l’idée à Jean Kuete ni à aucun autre baron de l’establishment actuel de s’aliéner les faveurs du futur président. C’est justement ce à quoi, avait pensé Paul Biya, en portant son ami de cinquante ans à la tête du Rdpc en limogeant René Emmanuel Sadi dont la popularité devenait sans cesse croissante.
Niat Njifenji Marcel : Le président de transition
En tant que président en cas de vacance du pouvoir ; Niat Njifenji Marcel ou tout autre vice président de la chambre haute du parlement bicaméral du Cameroun aura la lourde charge d’organiser l’élection présidentielle. Membre du bureau politique du Rdpc, il va sans dire que le concerné aura d’abord et avant tout à cœur de privilégier les intérêts de sa famille politique. Sous ce prisme, il va de soi que la nomination de Robert Nkili, oncle biologique de Franck Biya, au poste de vice-président du sénat trouve tout son sens.
Clément Atangana : Un arbitre partial…
Tous les neuf membres du conseil constitutionnel ont été nommés par Paul Biya et il est évident que les concernés lui doivent fière chandelle. Adouber son fils Franck Emmanuel Biya, en tant que président de la république ; même en cas de contestations post électorales sera incontestablement un retour d’ascenseur. Nommé président de la commission des votes après les soupçons de fraude qui avaient émaillé l’élection présidentielle d’octobre 1992 et président du conseil constitutionnel à quelques mois du scrutin de 2018, Clément Atangana sait clairement ce qu’il aura à faire.
Cavaye Yeguié Djibril : Le soutien assuré du lamido de Mada
C’est le président de l’Assemblée nationale qui reçoit le serment du président nouvellement élu, des deux chambres du parlement réunies en congrès. Après l’avoir fait moult fois pour le père, Cavaye Yeguié Djibril n’hésitera pas à recevoir le serment de Franck Biya. Pour assurer ses arrières et conserver son sempiternel perchoir, c’est l’inverse qui serait anecdotique.
Thierry Marchand ou l’onction de la France…
Après la réélection de Paul Biya en 2011, Nicolas Sarkozy, le président de la France d’alors avait attendu plusieurs semaines pour lui adresser des félicitations. La Chine et toutes les autres puissances étrangères amies ne l’avaient fait, qu’une fois que Paris avait sacrifié à ce rituel. De l’avis de nombreux exégètes du renouveau, la nomination du général de corps d’armée Thierry Marchand au poste d’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la France au Cameroun, procède d’un plan secret visant non seulement à sauvegarder les intérêts de l’hexagone; mais surtout à garder la main sur ce pays ô combien stratégique du golfe de Guinée, qu’est le Cameroun. Militaire chevronné et homme de terrain, l’expérience accumulée par le successeur de Christophe Guilhou sur les théâtres du Soudan du Sud, du Mali et cetera devrait lui permettre d’aider le fils à accéder au fauteuil du père.