Par Léopold DASSI NDJIDJOU
Ce conclave consacré au Débat d’orientation budgétaire (Dob), a mis en exergue la frustration des conseillers du département du Noun. Alors qu’en tant qu’élus, ces conseillers de cette partie de la région, plus vaste que les sept autres départements réunis, sont venus avec des projets montés en conformité avec les aspirations des populations à la base mais une grosse surprise va les ramener aux déceptions sans fin essuyées au sein de cette institution. C’est Patricia Tomaïno Ndam Njoya qui fait le constat de la situation avec exactitude.
“Nous constatons qu’il y a un Cadre de dépenses à moyen terme ( Cdtm) mais nous n’avons pas été impliqués dans son élaboration. Apparemment, ce sont les sectoriels, les appuis-conseils qui auraient élaboré ce document. Là, nous disons qu’il faut retourner à la déontogie, à l’éthique de ce pourquoi nous sommes élus. Les appuis-conseils ne doivent pas venir faire le travail à notre place”,
s’est-elle insurgée
avant de préciser que tant qu’on ne respectera pas ce “b.a.-ba”, ce principe que ce sont les élus régionaux qui doivent présenter les projets prioritaires du Noun, rien ne marchera. Dans ce sens, elle a insisté en désaprouvant le fait que les conseillers régionaux du Noun ne doivent pas arriver au Conseil régional pour y découvrir les projets de leur département montés par d’autres à leur insu .”Cela ne doit pas se faire”, a-t-elle martelé.
Elle a réaffirmé qu’il est question de bonne gouvernance, des défis à relever comme les élus du Noun ont l’habitude de le faire. Le vœu qu’elle émet toutefois face à ce constat désobligeant, est qu’à la fin, ceux qui veulent bien suivre la réglementation, ceux qui sont sous l’emprise de la République, finiront un jour par comprendre que c’est le seul chemin qui mérite d’être suivi. Mais, regrette-t-elle, avant d’y arriver” quel beau gâchis de temps!” L’autre couac qu’elle a relevé à l’ouverture de cette 3ème session ordinaire, est la question des routes.
A la lecture de la documentation, de la programmation des routes et de l’assainissement, du côté du Noun, il n’y a pas de routes bitumées, ce sont des réhabilitations. De l’autre côté du Noun, c’est des bitumage de routes. “Pour que cela soit flagrant aux yeux de tous, comment plus de la moitié du territoire de la région de l’Ouest peut-elle rester enclavée de cette façon ? Et quand il y a des programmations à faire, on se rend compte qu’il n’y a que quelques projets qui, somme toute, ne répondent pas de manière durable aux attentes des populations.
“Quand on parle de réhabilitation des routes avec toutes les procédures de passation des marchés publics, nous sommes convaincus que ces réhabilitations ne doivent pas durer une saison”,
assène la porte-parole de l’Union démocratique du Cameroun (Udc) au Conseil.
Plus loin, elle demande comment on peut justifier la présence de trois péages dans un seul département avec moins de 2% de linéaire routier. Pour autant, elle ne désespère pas et croit qu’avec la participation des médias et de toutes les bonnes volontés, on obtiendra un infléchissement dans le bon sens des choses.