Par Léopold DASSI NDJIDJOU
L’édile de la commune de Foumban n’a pas mâché ses mots pour dire clairement et avec courtoisie mais une pleine fermeté à Jules Hilaire Focka Focka, ses agissements équivoques ou inappropriés à l’endroit du plus grand département de l’Ouest et de ses élus. Pour en arriver là, elle a rappelé un certain nombre de faits qui interrogent l’impartialité du président à la tête de cette prestigieuse institution chargée de la mise en œuvre de la politique de la décentralisation entérinée par le Code sur les collectivités territoriales décentralisées de 2019.
Le premier fait poignant à cet égard, est une vidéo qui a tourné en boucle sur les réseaux sociaux en soulevant un tollé général et particulièrement au milieu de la population dans la Noun. On voyait le patron du Conseil dans une posture partisane qui dans une allocution affichait sans ambages sa détermination de travailler préférablement avec les conseillers régionaux du Noun relevant du commandement traditionnel qui sont au nombre de trois contre les 17 élus à la base par la population.
Tomaïno Ndam Njoya a confié avoir envoyé la vidéo auprès des autorités de tutelle pour s’interroger si telle est la conduite qu’on devrait attendre d’un président de conseil régional. Elle s’est résumée avec finesse en indiquant qu’il s’agit des « erreurs de jeunesse » car le Conseil est encore à sa toute première mandature. Elle a dans cette foulée, interpellé à la réflexion ses pairs sur l’hypothèse où il y aurait au sein du Conseil trois ou quatre partis politiques qui siégeront côte à côte. Le président du conseil aurait-il encore la même aisance d’entrer en collusion incestueuse avec ses camarades du Rdpc ?
En deuxième lieu, et ce en lien direct avec cette attitude équivoque du président, elle a indexé la volonté de ce dernier de choisir les projets de développement du Noun à la place de ceux qui sont mandatés par les populations à la base de le faire. Ce qui dénote une dérive car c’est la population qui est frustrée de ses légitimes attentes. La gestion de l’hôpital de district de Foumban, récemment relevé comme annexe de l’hôpital régional de Bafoussam, a aussi retenu l’attention.
Il se trouve que dans son comité de gestion piloté par le Conseil régional, les conseillers régionaux élus ne sont pas au centre des choses. Ce qui est naturellement un handicap dans les attentes populaires exprimées le 20 décembre 2020 lors des premières élections régionales au Cameroun. En dernier lieu, il y a le reproche formulé à l’endroit du président Jules Hilaire Focka Focka de ce qu’il s’est injustement plaint auprès de la tutelle que lors d’une de ses descente dans le Noun, il n’avait pas été reçu par le maire de Foumban. Tomaïno Ndam Njoya a explicitement indiqué qu’il n’en est rien car la cour de la mairie de Foumban est étroite et elle n’était pas au courant, comme cela devrait être, de l’arrivée du président régional dans la ville de Foumban.
Du reste, a-t-elle indiqué, la personnalité que Jules Hilaire Focka Focka accompagnait dans le Noun avait été bel et bien reçue. Comme on le voit, il y a encore des violons à accorder au sein du Conseil régional pour que l’expression démocratique ait son plein sens aux yeux des populations qui sont supposées être les premières bénéficiaires de la décentralisation. Par ailleurs, il y a lieu d’ajouter que les projets 2023 du conseil régional dans le Noun sont exécutés à 80%.