Par Serge Aimé Bikoi
Ces organisations internationales de défense des droits humains exhortent le gouvernement camerounais à protéger les journalistes. Maximilienne Chantale Ngo Mbe, Hassan Shire et Cyrille Rolande Bechon sont préoccupés par la recrudescence des atteintes à la liberté de la presse, à l’accès à l’information et à la diffusion des informations y compris la protection des sources. Ces entrepreneurs de la société civile s’inquiètent aussi de l’acharnement juridique et judiciaire, des intimidations, des menaces d’arrestation, des menaces de mort, des assassinats et d’autres représailles à l’encontre des journalistes. Aussi le Redhac, African defenders et Ndh sont-ils très préoccupés par la tentative de musèlement des journalistes des médias audiovisuels et, notamment, des médias à capitaux privés, qui contribuent, expliquent-ils, à la consolidation de l’État de droit.
Ces trois organisations de défense des droits humains dénoncent donc les assassinats, les disparitions forcées, les tentatives d’arrestation et arrestations arbitraires et illégales, les représailles à l’encontre des journalistes au Cameroun et en Afrique centrale en général. Elles rappellent au gouvernement camerounais que les journalistes sont tenus de protéger leurs sources conformément aux instruments régionaux et internationaux des droits humains librement signés et ratifiés, en particulier la section XI de la protection des journalistes et autres documents journalistiques de la Déclaration de principe sur la liberté d’expression en Afrique de l’Union africaine. Enfin, ces organisations de défense des droits humains recommandent à l’État du Cameroun le respect scrupuleux de :
- La Déclaration de principe sur la liberté d’expression en Afrique de l’Union africaine adoptée à la 32ème session ordinaire de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples les 17-23 octobre 2002 à Banjul-Gambie.
- Pacte international relatif aux droits civils et politiques des Nations unies ratifié par le Cameroun le 27 juin 1984.
Rappelons que c’est le 20 avril 2023 que la plateforme informative “Naja Tv” a publié une compilation d’audios de feu Jean Jacques Ola Bébé, prêtre de l’Eglise catholique orthodoxe et chroniqueur des médias, assassiné au lendemain de la publication de ces enregistrements. Enregistrements dans lesquels il parle de ses démarches journalistiques en vue de connaître la vérité sur l’assassinat de Martinez Zogo. Le promoteur de ce web media a jugé que ces indiscrétions constituaient des informations nouvelles et dignes d’intérêt pour l’information du grand public. Ce d’autant plus que le journaliste déclare, avec certitude, que ces audios auraient été transmis au commissaire du gouvernement en charge du dossier d’enquête sur l’affaire liée à la mort tragique du chef de chaîne de Amplitude Fm. D’ailleurs, son épouse aurait certifié ces audios avant publication plus tard. Documents sonores ayant été diffusés comme tels sans aucun commentaire personnel de Naja Tv, ni du journaliste Jean Bruno Tagne, qui s’est contenté, juste, d’expliquer les circonstances dans lesquelles ces audios ont été obtenus.
Jean Bruno Tagne, directeur général adjoint de Naja Tv, va se présenter, lundi, 29 mai 2023, au Service central des recherches judiciaires de la gendarmerie nationale de Yaoundé en début d’après-midi en compagnie de son conseil. Boney Philippe, directeur général de Vision 4, et Chuo Walters, universitaire et bien connu des mass médias, se sont, quant à eux, présentés le mercredi, 24 mai devant le patron de ce service, le lieutenant-colonel Dieudonné Bialo.