Par Saint-Eloi Bidoung
Agé de 83 ans déclarés, député depuis 53 ans, président de l’assemblée nationale depuis 31 ans, le maitre d’éducation physique ne veut pas arrêter sa
chevauchée. Bien qu’il se soit aménagé une retraite insolente en modifiant des textes régissant la chambre basseau sujet des anciens titulaires du perchoir du palais de verres de Ngoa-Ekellé. Une commodité très confortable lui garantie une pension retraite de 18 millions de Fcfa par an. Trop peu pour qu’il consente à prendre sa retraite pour le moment.
Des malfaiteurs bien culottés ont un jour dérobés près de 90 millions de FCFA dans son domicile à Tokombéré (Extrême-Nord) un jour de janvier 2023. Les témoins affirment que la victime n’avait pas versé beaucoup de larmes après ce forfait perpétré dans ses appartements privés en son village. Ce n’était rien par rapport à ce qui se cachait dans les canaris, au plafond, sous le lit et dans la penderie. La cavalerie a pris le plateau Atemengue en otage.
Une retraite de Cavaye Yeguié Djibril nous fera regretter sa voix chantante. Un rossignol perché sur un arbre ne ferait jamais mieux que Cavaye sur le perchoir. C’est tout ce que nous regretterons de ne plus avoir. Le reste est un vrai malheur pour nous, un grand bonheur pour la « cavalerie» du palais de verres. Le palais de verres, juché au sommet du plateau Atemengue à Yaoundé, a été investi depuis plus de trente ans par la« cavalerie» de Mada. C’est la fantasia dans le palais de verres. Une fantasia macabre régulièrement chahutée par des élus zélés et des citoyens sidérés par l’invasion du plateau Atemengue par la« cavalerie».
Les camerounais pensent d’une manière générale, que l’Ecole Nationale d’Administration et de Magistrature (ENAM) est une annexe de la résidence privée
du plus vieux parlementaire du monde, qui y reçoit d’autorité et en priorité, chaque année, autant de « Cavaye» et de « Yeguié» diplômés ou faux diplômés encore en vie. Des observateurs révèlent d’ailleurs qu’il ne manque que l’un de ses jardiniers, titulaire d’un «Cep blanc» obtenu dans une école sous l’arbre à Maga, parmi les admis à l’Enam actuels et passés. D’autres ont baptisé l’auguste école de formation
des cadres de la République du très pittoresque nom de « Ecole national des avantagés de Maga».
Les dépités anglophones Quand ces «Cavaye» et ces «Yéguié» sortent (à la traîne mais sans difficultés) de cette école, ils prennent d’assaut le palais de verres et d’autres administrations publiques de la République. Le bruit des sabots de la « cavalerie» a fini par tendre les nerfs des élus anglophones de l’assemblée des élus de la République. Ces derniers, dépités par un poulain de l’écurie Cavaye, le peu honorable Boukar Ibrahim, directeur du Cabinet et beau-fils du président de l’assemblée noyautée (Pan) ont demandé la fin de la fantasia. Les «dépités» anglophones dénoncent l’encombrement des couloirs de l’Assemblée nationale par des bouilloires et exigent la restitution des postes de travail qui ont été arrachés à des anglophones au profit des « enfants de Tokombéré».
Au dernier décompte, hier à minuit, on dénombrait dans la «cavalerie» de l’Assemble nationale les beaux-fils, les neveux, les fils et une soixantaine d’employés originaires du village du « très honorable». La cavalcade des «Yéguié» au plateau Atemengue est assourdissante. Certains, à son passage, se bouchent les oreilles; d’autres ne ferment pas leurs bouches. C’est le cas de Touda Kla, camarade de Cavaye Yeguié Djibril (non pas à l’école mais dans le Rdpc), qui ne s’est pas retenu de crier au secours sur le cheval. Dans une lettre au chef de l’Etat, le ponte du parti de la flamme brûle le « très honorable» avec des révélations de « détournements massifs en bande organisée», de «pillages»,
de « tribalisme», et de « corruption». Et voilà le président de l’Assemblée nationale dans une face cachée sous ses gandouras étincelantes. Des accusations partagées font de lui le « Très honorable misérable», qu’une vingtaine de parlementaires du Nord, dépités par le mépris qu’affiche celui-ci à leur égard dans les attributions de postes au sein de l’institution, aimeraient le voir éjecté du perchoir.
Perclus et perdu au perchoir
Le rossignol est malade. Selon des informations en circulation, son état de santé se serait dégradé depuis la fin du mois de juillet dernier. Les médecins se succèdent à son chevet depuis ce pic de sa maladie et auraient recommandé une évacuation sanitaire vers le mouroir des personnalités (l’hôpital américain de Paris). Le désormais« Très Misérable honorable » aurait refusé cette solution. Il aurait refusé de quitter le pays pour un séjour sanitaire qui pourrait durer des mois à l’étranger. De
quoi a-t-il ainsi peur? Certains disent qu’il ne veut pas être absent parce qu’il soupçonne que ses adversaires ont planifié de fouiller dans ses affaires. Ils pourraient alors découvrir des curiosités dans son système de management des ressources humaines et des fonds de la chambre basse. Et cela n’est pas très rassurant.
D’autres soupçonnent qu’il refuserait l’évacuation sanitaire parce qu’il ne veut pas être loin de ses volumineux tas de billets de FCFA entassés dans ses appartements privés à Tokombéré et à Yaoundé. L’un de ses domestiques avaient été interpellé après le vol de près de 90millions dans sa chambre à Tokombéré. Plus question de laisser la porte de sa chambre ouverte ou de faire un long séjour loin du pays. Il est
sûr qu’il sera dévalisé chez lui. Pour d’autres encore, il a peur d’être loin des choses et des affaires, aux moments où le pays s’apprête à faire face à la transition
générationnelle, démocratique voire dynastique. Il y a le congrès ordinaire qui pourrait être couplé à un congrès extraordinaire, selon des sources coulantes de la colline, la désignation du candidat du Rdpc à l’élection présidentielle anticipée qui ne fait plus de doute et des changements dans l’échiquier étatique.
Toutes ces réformes, se voudraient prochaines et certaines. Pas question
pour lui d’être couché dans un grabat loin du pays pendant ces grands moments de l’histoire du pays. Fût-ce à l’hôpital américain de Paris. Il réapparaitra dans l’hémicycle, sur le perchoir, rongé par des dizaines de maux, par une mauvaise conscience du fait des actes malicieux et perfides qu’il commet au palais de verres depuis plus de trente années. Des actes que des députés dépités dans la chambre basse, dévoilent et dénoncent désormais àfaire voler en éclat les vitres du palais. De sa voix chantante, il lira avec la peine habituelle un discours inaudible. Nous serons alors tous, et encore une fois de plus, dépités de l’Assemblée nationale.
Comme dirait Charlotte Dipanda; «le reste, on s’en fout». Comme dirait Ahidjo
Mamadou, «Emotawog olun akoro». Traduction, «que celui qui n’est pas
content se casse». Enfin, comme dirait Messi Marti, «Bia kate bo nala djom
teke bo» Nous faisons souvent comme ça et rien n’y fait».