Avec Arouna Njoya
Selon la loi, l’équipe nationale de football est bel et bien la propriété de l’État et par voie de conséquence du peuple camerounais. Depuis l’arrivée d’un ancien grand joueur a la tête de cette institution, c’est tout le gotha footballistique qui semble tétanisé par les dérives totalitaires et la privatisation de fait de notre fierté nationale qu’est les lions en dehors du président Paul Biya. On se retrouve à se poser la question de savoir si les actions menées pour les LIONS ont toujours été des modèles de probité et de compétences ? Quelques illustrations :
_ une guerre froide avec la tutelle qui frise la défiance.
_ le choix d’un sélectionneur dont le seul mérite visible semble être son souci de choix vestimentaire.
_ l’entretien d’une phénoménale cours des laudateurs débordants de présence. Ce qui ne lui permet même plus d’évaluer véritablement sa propre capacité de gestion des biens et des personnes.
_ la rupture abusive du contrat d’un équipementier connu pour s’engager dans une aventure la plus énigmatique de l’histoire de notre football.
_ le non respect d’une décision de justice qui pourra plomber les caisses de la fédération avec le paiement des fortes sommes de dommages et intérêts.
_ la sélection des joueurs à la sauce de l’humeur ou des rancunes du président.
_ un budget de la coupe qui frise la folie des grandeurs et des ambitions démesurées.
_ la préparation technique la plus kafkaïenne des orthodoxies de foot. On a pu roder un effectif qui ne sera pas celle qui va jouer au mondial.
Ouf! L’équipe nationale du Cameroun jamais n’aura connu autant de soubresauts et de clameur populaire en route pour une coupe du monde. Comme souvent, parce que dépassé par les évènements, le peuple amoureux de son équipe ,se resoud à rester dans la prière. Tout le monde a bien vu que le sélectionneur (?) n’a connu les sélectionnés que le même jour que le peuple. Le voyage en rangs dispersés et la cuisante déception des fans en rapport avec le choix outrageant des joueurs est venu renforcer l’inquiétude croissante des supporters circonspects.
Au vu de ce qui précède,on peut dire que tous les jalons sont posés pour aménager une place pour des cuisantes défaites. Surtout quand on connaît la vélocité et L’aura de nos adversaires au premier tour. Aujourd’hui, dans l’impossibilité de compter sur une organisation rationnelle, bien pensée et bien menée,nous en sommes encore à espérer la chance pour faire vibrer le peuple camerounais à cette occasion. Prions et prions encore car c’est la seule logique qui nous reste.
Au final , dans la possibilité d’ une tournure catastrophique que personne ne souhaite, aucun ” certificat d’innocence” ne sera délivré . Avec Axelle Kaboul, il faudra dépasser son éternel sanglot de l’homme noir et l’image d’une éternelle victime pour se souvenir de nos cris d’alarme. Entrer dans un autre cycle de la vie , celui de l’écoute, de l’humilité et de la modération. Il arrive toujours un jour où on fait la différence entre un bien public et un bien privé. Aucun citoyen n’aime la boue.
Que le seigneur facilite !
AROUNA NJOYA
” La majorité silencieuse”