Avec notre correspondant, Mama Nsounfon
Selon les premiers éléments de l’enquête parvenus à notre rédaction, le sinistre aurait été provoqué par une brutale coupure d’électricité.
Les coupures à répétition d’Eneo ne font plus seulement la une pour plonger le pays dans le noir. De plus en plus, elles sont à l’origine de drames humains et matériels, comme cet incendie dévastateur qui a réduit en cendres le marché de Foumban. Un bilan lourd, qui vient s’ajouter à la longue liste des méfaits imputés au distributeur d’électricité, régulièrement pointé du doigt pour la vétusté de ses installations et son incapacité à assurer un service fiable et sécurisé.
Colère et désarroi
Sur place, c’est la consternation et la colère qui dominent. Les commerçants, dont beaucoup ont tout perdu dans les flammes, ne décolèrent pas contre Eneo, qu’ils jugent responsable de leur malheur.
« Tout est parti d’une coupure d’électricité, comme d’habitude. Puis il y a eu une grosse déflagration au retour du courant, et le feu s’est propagé à une vitesse folle »,
témoigne avec amertume un sinistré.
Un sentiment de révolte partagé par toute une ville, qui peine à comprendre comment une simple coupure de courant a pu engendrer un tel désastre.
Mais au-delà du drame de Foumban, c’est bien la question de la responsabilité d’Eneo qui est posée. Comment expliquer que de simples variations de tension puissent provoquer des incendies aussi dévastateurs ? Quid de la vétusté des installations, de l’absence d’investissements dans la maintenance et la sécurisation du réseau ? Autant de questions qui mettent en lumière les manquements criants du distributeur d’électricité, devenu au fil des années un véritable danger public pour les Camerounais.
Coupures d’électricité et drame
Il y a quelques semaines à peine, à Obala, une enfant avait tragiquement perdu la vie, brûlée vive dans son sommeil suite au retour brutal de l’électricité après une coupure. Un drame indicible, qui avait déjà suscité une vague d’indignation contre Eneo et ses défaillances à répétition. Mais depuis, rien ne semble avoir changé, et les Camerounais continuent de vivre au rythme des délestages et des accidents qu’ils provoquent.
Face à cette situation intenable, il est plus que temps d’agir. Les autorités camerounaises doivent prendre leurs responsabilités et mettre enfin Eneo devant les siennes. Cela passe par des investissements massifs dans la rénovation et la sécurisation du réseau, mais aussi par des sanctions sévères en cas de manquements avérés. Car c’est bien de la sécurité et de la vie des Camerounais qu’il s’agit. Un droit fondamental qui ne saurait être sacrifié sur l’autel des intérêts financiers et de l’incurie d’un opérateur défaillant.