Par Sandra Embollo
L’affaire aux relents de #MeToo a dominé l’attention au Cameroun. Depuis une dizaine de jours, l’opérateur économique camerounais Hervé Bopda faisait l’objet de dénonciations anonymes en cascade via les réseaux sociaux sur des faits graves de violence et d’agressions sexuelles. Il est désormais entre les mains de la police judiciaire de Douala, après une arrestation dans la nuit de mardi à mercredi.
Sur Facebook, Telegram, Instagram et autres, les témoignages de femmes, mais aussi d’hommes débordent, décrivant dans le menu détail des horreurs que leur aurait fait subir Hervé Bopda.
C’est un opérateur économique et jetsetteur bien connu de Douala, mais dont le périmètre d’actions s’étendrait, à lire les présumées victimes, à Yaoundé, Kribi, Limbe et Buea. Les témoignages sont anonymes. Hervé Bopda y est invariablement décrit comme un homme violent, qui opère avec une arme à feu qu’il n’hésite pas à brandir à ses victimes pour les intimider.
Il aurait violé des centaines de femmes, selon un lanceur d’alerte qui affirme avoir déjà reçu plus de 1 000 témoignages, dont il a choisi de n’en publier à cette date qu’une petite soixantaine. Si le hashtag #StopBopda était devenu viral, demandant son arrestation, l’homme d’affaires avait décidé de porter plainte pour diffamation.