Par Éric Boniface Tchouakeu
Réné Emmanuel Sadi indique qu’il revient aux Camerounais eux-mêmes, de trouver des voies et moyens permettant de solutionner le problème.
Le Ministre rappelle notamment que l’implémentation des résolutions du Grand Dialogue National, organisé du 30 septembre au 04 octobre 2019 à Yaoundé, afin de résoudre prioritairement la crise dans les régions anglophones, est déjà en cours.
Le Gouvernement camerounais exhorte par conséquent « les pays amis » qui abritent sur leur sol, ceux qui encouragent et financent des « groupes terroristes » qui sèment la désolation dans les régions anglophones, d’agir pour faire cesser cette situation en les traduisant par exemple devant la justice.
Cette réaction du Porte-parole du Gouvernement Camerounais est intervenue trois jours après la déclaration de la Ministre des Affaires étrangères du Canada qui avait annoncé que son pays salue le fait que les parties en conflit dans les régions anglophones du Cameroun aient accepté d’entamer un processus en vue de parvenir à une résolution globale, pacifique et politique du conflit.
Melanie Joly affirmait aussi que les parties ont convenu de former des comités techniques pour commencer à travailler sur des mesures de confiance, tout en signalant que le Canada avait accepté de jouer un « rôle de facilitateur » dans ce processus ; et cela dans le cadre de son engagement à promouvoir la paix et la sécurité et à faire progresser le soutien à la démocratie et aux droits de la personne.
La Ministre canadienne des Affaires étrangères a par ailleurs mentionné comme parties à cet accord : le Gouvernement du Cameroun et parmi les groupes séparatistes : le Conseil de Gouvernement de l’Ambazonie et les Forces de Défense de l’Ambazonie, le Gouvernement intérimaire ainsi que l’Equipe de coalition de l’Ambazonie entre autres.
L’Ambassade des Etats-Unis au Cameroun et même le pape François s’étaient réjoui de l’initiative du Canada en vue de ramener la paix dans les régions anglophones du Cameroun.
Et malgré le refus ou la volte-face de Yaoundé dans ce dosser, des Leaders religieux dans le pays ont salué l’annonce d’Ottawa.
Toutefois au regard de la réaction des autorités camerounaises, il semble évident que la communication du Gouvernement canadien sur l’ouverture des pourparlers de paix entre les différentes parties en conflit dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest sous son égide, semble précoce et peut-être précipitée.
Il faut aussi admettre que rien n’est jamais évident du stade embryonnaire à l’étape finale à travers la signature des accords, en matière de négociations de paix, pour mettre un terme à un conflit armé.
Si le Canada entend poursuivre son initiative, il doit le faire avec tact pour continuer à bénéficier de la confiance, ou pour convaincre, les parties en conflit et singulièrement le Gouvernement Camerounais.
De son côté, pour conserver toute sa marge de manœuvre dans le recherche exclusive des solutions aux problèmes du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, Yaoundé doit tout mettre en œuvre pour enrayer la crise avec comme il l’admet, l’aide des « pays amis » qui abritent sur leur sol,

ceux qui entretiennent de diverses manières le conflit en cours dans ses régions anglophones.
Il faut donc dans un sens comme dans l’autre, dialoguer afin de parvenir à l’essentiel : le retour d’une paix durable dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest à travers la résolution du problème anglophone.