Par Serge Aimé Bikoi
De retour de cette mission, l’information, qui était censée être secrète, s’est retrouvée dans les médias et les membres de la délégation à laquelle il appartient ont estimé qu’il est le traître de la bande.
“C’est la raison pour laquelle j’ai commencé à recevoir des menaces, des appels anonymes”.
indique cet agent commercial.
A cause de cet état de choses, cet agent commercial a extrêmement peur pour sa sécurité dans l’environnement social auquel il appartient à Yaoundé, siège des institutions de la République.
“Ce qui me fait davantage peur, c’est qu’il y a des personnes non- identifiées qui me disent qu’elles connaissent mon domicile, réussissent même à en décrire les alentours et clament que c’est facile, pour elles, de m’atteindre physiquement”.
explique E. Moukete.
“On peut vous atteindre à tout moment. Vous avez intérêt à vous rendre et à dire toute la vérité”.
ajoute-t-il la mine patibulaire.
“Quant à moi, je n’ai pas de vérité ; je n’ai rien à rendre. Je n’ai pas trahi; je n’ai rien fait. Mais dans la bande, ces personnes-là estiment que je suis le seul individu l’ayant fait”.
poursuit-il.
E. Moukete exprime donc son anxiété, voire son angoisse existentielle face aux formes persécutions dont il est victime régulièrement.
Au sujet des accusations qui sont portées contre cette figure de la scène sociale, c’est la “traîtrise” consécutive au fait d’avoir vendu la mèche quant à ce que les pourparlers sont en cours parce que différents acteurs politiques et entrepreneurs de la société civile s’y sont rendus dans l’anonymat. Pour les organisateurs de cette assise à Ottawa, il n’était pas question, pour les médias, d’en savoir davantage. De plus, même des concitoyens ne devraient pas avoir une idée des conclusions de ces travaux. Surtout que les médias n’étaient pas au courant de leur départ pour le Canada. De retour au Cameroun, les mass médias ont alors commencé à en faire écho. C’est à cause de cet état de choses que cet agent commercial est accusé de “traîtrise”. D’où la réception de toutes sortes de menaces.
Au regard des menaces récurrentes dont il est victime, E. Moukete recherche sa protection et sa sécurité.
“Je veux être protégé. Que l’opinion publique sache que s’il m’arrive quelque chose ces derniers moments, c’est parce que j’ai voulu contribuer, à ma manière, au rétablissement de la paix dans les zones anglophones. Ce conflit armé, qui décime nos frères et sœurs depuis six ans, entraîne des conséquences dommageables et innombrables. Nous voulons donc que cette crise sécuritaire cesse”.
argue-t-il en substance.
“C’est donc parce que j’ai assisté à cette conférence-là que je me retrouve, aujourd’hui, dans des problèmes”.
lance le quarantenaire.
Eu égard à cette persécution, l’homme vit carrément reclus dans son enseigne.
“Je vis pratiquement en cachette, je me cache, je me masque et j’évite d’être dans les endroits isolés. De surcroît, je suis toujours en compagnie d’une ou deux personnes pour essayer de me protéger en cas de danger”.
conclut Emmanuel Moukete.