Accueil PolitiqueAfrique Cameroun > Crise séparatiste: Encore des batailles de pouvoir pour la médiation dans le Noso

Cameroun > Crise séparatiste: Encore des batailles de pouvoir pour la médiation dans le Noso

Cette fois, c’est le secrétaire général de la présidence de la République qui tente de faire échouer la mission confiée au Premier ministre par le chef de l’Etat.

Par panorama papers
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Par Mon’Esse

Le gouvernement camerounais «n’a confié à aucun pays où entité extérieurs, un quelconque rôle de médiateur ou de facilitateur pour régler la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest». Tel était l’essentiel du communiqué publié le 23 janvier par le ministre de la Communication (Mincom), René Emmanuel Sadi. Il appartient ainsi aux institutions et aux dirigeants locaux de rechercher des voies et moyens appropriés pour la résolution des problèmes auxquels le pays est confronté. A commencer par le Grand dialogue national, tenu en fin 2019 à Yaoundé.
Trois jours auparavant, pourtant, la ministre canadienne des Affaires étrangères, Mélanie Joly, indiquait que son pays avait été désigné par les parties pour assurer la médiation dans le conflit armé qui, depuis fin 2016 ensanglante les régions anglophones camerounaises du Nord-Ouest et du Sud-Ouest (NO/SO).

Depuis lors, le Canada n’a point lâché dans son espoir de voir les protagonistes accepter sa main tendue. Ou, plutôt, de reprendre le cours de leurs pourparlers, subitement refroidi par l’étrange mise au point du Mincom également porte-parole du gouvernement camerounais. On se souvient déjà que l’annonce des pourparlers, sous la conduite du Canada, avait été saluée par plusieurs pays amis, des Ong internationales y compris par le pape François.

Et il n’y a pas qu’Ottawa pour caresser cette espérance, également entretenue par une partie du pouvoir de Yaoundé, qui à travers la crise anglophone démontre, surtout, ses failles et ses divisions dans les guerres de succession en cours au sommet de l’Etat. Lesquelles batailles ont fait échouer l’annonce, prévue dans le discours à la nation du 31 décembre par le président Paul Biya, d’un cessez-le-feu accepté par tous les protagonistes.

Bras de fer successoral
Ici, il s’agit surtout du énième écueil subi par le Premier ministre et chef du gouvernement, Joseph Dion Ngute, à qui Paul Biya, sous la pression des Etats-Unis et de la France, a spécialement chargé en septembre dernier de relancer les possibilités de dialogue avec les sécessionnistes «ambazoniens». Il convient de noter que ces initiatives ont déjà été soldées par deux échecs, l’une d’elles ayant été tentée par le secrétaire général de la présidence de la République (Sg/Pr). En concurrence directe avec le PM, Ferdinand Ngoh Ngoh s’était alors précipité sur une piste suisse ayant fait long feu. Depuis lors, celui qui se voit un jour roi n’a jamais permis que quiconque d’autre ait voie au chapitre dans ce dossier.

Et M. Ngoh Ngoh, apprend-on de source introduite, a de nouveau mal accueilli le rôle confié à M. Dion Ngute par le chef de l’Etat. Et, surtout, d’apprendre que l’organisation non gouvernementale Centre pour le dialogue humanitaire (HD), financé pour moitié par le gouvernement canadien, s’était débarrassé de sa branche suisse, qui en juin 2019 avait été désignée avec la protection du Sg/Pr pour conduire des négociations entre les parties. On peut donc comprendre la position actuelle de Yaoundé, telle que traduite par René Emmanuel Sadi et dont le communiqué ne reflète aucunement une position consensuelle du gouvernement, mais bien l’émanation d’un bras de fer successoral à la tête du Cameroun.

Des indiscrétions indiquent néanmoins que les choses pourraient reprendre. A condition que Paul Biya, à désormais 90 ans et qui ne semble plus avoir de contrôle sur ses propres troupes, veuille bien trancher de manière vive entre les duettistes de son pouvoir.

«Le terrain est plus que jamais favorable, malgré quelques positions extrémistes de part et d’autre».

assure un diplomate camerounais de haut vol, sous le signe de l’anonymat.

Et de rappeler que la partie gouvernementale, bien qu’ayant évité d’envoyer un membre du gouvernement aux pourparlers sous l’égide du Canada, n’en est pas moins bien représenté auxdites négociations. Autour de la table, se sont déjà retrouvés – entre autres – les sécessionnistes Lucas Ayaba Cho ou encore Chris Anu.

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