Par Léopold DASSI NDJIDJOU
Le Dob, une initiative louable louable avait été mise en place pour faciliter à priori et à postériori l’action des parlementaires dans le vote d’un budget qui tient compte des préoccupations des populations qu’ils représentent. A l’expérience de ce qui s’est passé à cette session dont la préparation du budget était au cœur des préoccupations, ces derniers dénoncent les manœuvres ou des pesanteurs tant au niveau de l’hémicycle qu’au sein du gouvernement pour soit les empêcher de débattre du Dpeb au fond soit en déposant ce texte tardivement au-delà du 1er juillet comme le prescrit la réglementation. Nous y reviendrons de longs en large. Déjà, Jean Michel Nintcheu député Sdf du Wouri, monte au créneau pour porter l’estocade.
Réaction :
Jean Michel Nintcheu, député Sdf du Wouri
« Il n’y a plus de débats mais une cohorte du Rdpc prête à applaudir »
« Je suis profondément déçu et pas du tout surpris par ce qui s’est passé relativement à la programmation du Document d’orientation budgétaire qui survient à la veille de la fin de la session parlementaire. La République au sens vrai du terme, c’est la séparation des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire. Le pouvoir législatif, ce sont les députés et les sénateurs. L’Assemblée nationale, ça devrait être des valeurs qui n’ont malheureusement jamais été prises en compte. Une Assemblée nationale qui se respecte, ce sont ses valeurs de la diversité politique malgré la présence d’une majorité parlementaire obèse et mal acquise. Une Assemblée nationale, c’est aussi ses forces de contestation et de proposition. C’est son écoute, le partage, le respect des députés. Comment comprendre que le Président de l’Assemblée nationale puisse permettre à l’Exécutif de venir narguer les députés avec un texte aussi important – qui va donner des indications pour les trois exercices budgétaires suivants – à moins de 24 h de la fin de la session parlementaire en cours?
Par cet acte, le Président de l’Assemblée nationale vient de bâillonner le semblant de démocratie, plus encore il sédimente davantage la dictature parlementaire dans cet hémicycle. Le Président Cavaye Yeguie Djibril a eu la même attitude en ce qui concerne l’inscription en plénière de la crise anglophone. Le résultat est connu. Sous sa présidence, l’on retiendra malheureusement que l’Assemblée nationale est devenue une chambre d’enregistrement des désirs de l’Exécutif. Le silence assourdissant des députés du Rdpc ne me surprend pas. Pour eux, les commissions ne servent plus à rien. L’essentiel pour eux, c’est de faire passer les textes de l’Exécutif. Il n’y a plus de débats mais une cohorte du Rdpc qui est prête à applaudir par diktat même quand il ne le faut pas. “Être applaudi avant de parler” semble être la devise pour certains d’entre eux. Pour terminer, dois-je rappeler au président Cavaye Yeguie Djibril que s’il y avait un document qui devrait être acheminé à l’Assemblée nationale au tout début de cette session de juin, c’est bel et bien le Document d’orientation budgétaire. Les députés ont pourtant passé un mois à ne pratiquement rien faire. Aura-t-il la conscience tranquille quand il rentrera chez lui ce soir? Que dira-t-il à ses enfants ? L’histoire parlementaire du Cameroun retiendra. »
Propos recueillis par L.D.N