Par Benjamin Akono
Intimidation, agressions verbale et physique, la liberté de la presse est en péril à Kribi dans le département de l’Océan, région du Sud.
Depuis plus de trois mois, les journalistes Maurice Yom Edjanga, correspondant de l’hebdomadaire “L’Action” et Lazare Kingue, correspondant du quotidien “Mutations”, tous les deux à Kribi, subissent des menaces de toutes sortes. Lazare Kingue, par exemple, a subi une agression physique le 11 décembre 2022, alors qu’il sortait d’une couverture médiatique. Au bout de cette agression, ses bourreaux lui ont promis le pire, s’il continue de proférer ses “allégations” sur le patron politique du Rdpc dans l’Océan, en l’occurrence sur le sénateur Grégoire Mba Mba.
Il y a, à l’origine, deux articles publiés respectivement dans les colonnes du journal du comité central du Rdpc “L’Action” et le quotidien de la South media corporation “Mutations”. Dans ces articles, les confrères dénoncent les manœuvres orchestrées par Grégoire Mba Mba visant à faire éclater le Rdpc(Rassemblement démocratique du peuple camerounais) dans l’Océan. Des informations que n’aurait, visiblement, pas appreciées le mis en cause. L’élu a, sur le coup, par personnes interposées, décidé de mener la vie dure aux deux journalistes.
Joint au téléphone, Lazare Kingue fait une énumération non exhaustive des différentes agressions auxquelles il fait face, notamment des messages hostiles et une agression physique le 11 décembre 2022 alors qu’il revient d’une couverture médiatique.
L’un des articles à l’origine de ses ennuis a été publié dans le journal Mutations, édition du mardi 22 novembre 2022. Lazare Kingue y dénonce “les scènes d’humiliation que cet élu du peuple fait subir au parti où il milite dans la ville balnéaire du Sud“. Plusieurs cas sont évoqués pour soutenir cette accusation, notamment, celui du samedi 19 novembre 2022.
” Au moment où le régime est en stature de maintien de la paix, de la cohésion sociale et de promotion du vivre- ensemble, il s’est, délibérément, opposé à la tenue d’une conférence statutaire d’organes de base dans sa circonscription“
écrit le journaliste s’appuyant sur une correspondance du comité central du Rdpc adressée au sénateur au sujet de l’éclatement de la Section Rdpc.
Le Syndicat national des journalistes du Cameroun(Snjc), à travers sa présidente, Marion Obam, s’indigne contre des ” hommes d’affaires qui développent une forme de paranoïa contre l’exercice légitime du journalisme” avant d’exiger que ” l’impunité dont jouissent, depuis de nombreuses années, les bourreaux de la presse libre à Kribi cessent une bonne fois pour toutes”.