Par Joseph OLINGA N.
Il s’agit d’une crise entre deux Etats de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) alimentée par des intérêts personnels. Gali Ngothe Gatta, le ministre d’Etat, secrétaire général de la présidence de la République du Tchad donne les premières indications dès sa sortie du 20 avril 2023. Dans sa posture de porte-parole de la présidence de la République du Tchad, Gali Ngothe Gatta, au sujet de l’acquisition querellée des actifs de l’ex-Esso par le consortium Savannah Energy, souligne que «il est apparu que derrière cette société gravitait de nombreuses personnalités camerounaises et d’autres pays africains qui n’ont cessé d’interférer auprès des officiels tchadiens.»
«Connexion Biya»
Si la communication du ministre d’Etat, secrétaire général de la présidence du Tchad se veut policée, des noms sont invoqués dans le sérail tchadien. Ainsi, Franck Emmanuel Biya (fils du chef de l’Etat camerounais) est présenté comme l’un des acteurs clés du consortium Savannah Energy qui a repris les parts d’action (40 pour cent) de l’entreprise Exxon Mobile dans la gestion du pipeline Tchad-Cameroun.
Dans ce que les officiels et l’opinion publique tchadienne nomme la «Connexion Biya» apparaissent les noms de la première dame camerounaise, Chantal Vigouroux Biya (épouse du chef de l’Etat camerounais), le ministre d’Etat, secrétaire général de la présidence de la République du Cameroun, Ferdinand Ngoh Ngoh et son adjoint, Elung Paul Che, le conseiller économique du secrétariat général de la présidence du Cameroun, Ayem Mauger. Des personnalités auxquelles l’on adjoint Ghislain Nguewou (homme lige du premier fils du chef de l’Etat camerounais) ainsi que l’ivoirien naturalisé camerounais, Stéphane Soumahoro, directeur général de la Cotco.
Dans le sérail tchadien
Dans le jeu des dénonciations qui anime désormais l’affaire de l’acquisition des parts d’actions d’Exxon Mobile dans la gestion du pipeline Tchad-Cameroun, le consortium Savannah Energy ne boude pas sa verve. Savannah Energy indique, à priori, que le président de la transition tchadienne, Mahamat Deby Kaka a donné son accord pour la vente des actifs à Savannah Energy.
De même que le consortium met en évidence le rôle trouble du ministre tchadien des finances, Tahir. Celui de l’ancien ministre du pétrole, Oumar Torbo, l’ancien secrétaire général de la présidence de la République tchadienne, Moussa Kadam ainsi que celui de Abdelkarim Deby, fils du défunt chef de l’Etat tchadien et ancien directeur de cabinet du président de la transition tchadienne.
Dans cette guerre ouverte qui oppose depuis quelques heures le Tchad au Cameroun, des indiscrétions émanant des deux gouvernements citent le ministre tchadien du pétrole, Djerassem Bemadjiel et l’ancien ministre tchadien des finances, Tahir comme des proches de la société Savannah Energy.
Les noms ont été cités que la presse tchadienne et internationale fassent des investigations pour que la lumière soit faite sur le dossier et afin de situer les responsabilités des uns et des autres.