Par Éric Boniface Tchouakeu
Le Chef de l’Etat a tout d’abord reconnu que l’année qui s’est achevée a été marquée pour ses compatriotes, par une augmentation du cout de la vie due à une augmentation généralisée des prix des produits de grande consommation.
En remontant un peu plus loin , Paul Biya a justifié cette situation par des « contraintes internes », anciennes pour la plupart, et surtout la persistance de la guerre dans l’Est de l’Europe qui a continué de perturber les circuits d’approvisionnement du marché mondial des produits de grande consommation.
Le contexte international a aussi généré les pénuries diverses y compris en ce qui concerne les produits pétroliers, a encore indiqué le Chef de l’Etat, en référence aux multiples pénuries des produits pétroliers qui ont touché le Cameroun l’année dernière.
Et pour éviter la répétition de cette situation en 2024, il a annoncé une augmentation des prix à la pompe sans pour le moment préciser la proportion.
Pour maintenir les prix actuels qui ont par ailleurs déjà connu un ajustement en 2023, l’Etat subventionne les importations des produits pétroliers. Cette subvention qui s’opère à travers le mécanisme de la renonciation à la perception de certaines taxes par l’Etat, qui était de plus de 1000 milliards de Fcfa en 2022, a été réduite à environ 640 milliards de Fcfa en 2023 selon les chiffres donnés par le Président.
Elle continue cependant de peser significativement sur le trésor publique, a-t-il souligné avant d’affirmer que le Gouvernement n’aura « très certainement » pas d’autre choix que de la réduire de nouveau ; ce qui aura donc logiquement pour conséquence, une nouvelle augmentation des prix à la pompe.
On pourrait dès lors s’attendre à une répercussion de cette hausse sur les prix de transport, et par ricochet sur les prix de nombreux autres biens et services ; le transport étant considéré comme un intrant dans le circuit économique.
Il faudra de ce fait le moment venu, au regard du risque de troubles sociaux qu’une autre augmentation généralisée des prix peut engendrer, tout faire pour permettre aux citoyens de conserver ou d’avoir un certain pouvoir d’achat, en clair des moyens pour pouvoir subvenir à leurs besoins élémentaires pour vivre, voire survivre pour certains, sans plus de difficultés.
Leur fournir en permanence de l’électricité, de l’eau potable et un environnement propre notamment dans les grandes villes qui peinent depuis quelques années à résoudre le problème de ramassage des ordures, pourrait aussi apaiser les cœurs.
La promotion de la bonne gouvernance à travers une lutte acharnée contre la corruption et les détournements des fonds publics, la réduction drastique du train de vie de l’Etat, et pourquoi pas, la résolution par des moyens pacifiques de la crise dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, qui permettra d’économiser sur les dépenses consacrées à la sécurité, pourraient démontrer que tout le monde participe équitablement aux efforts pour serrer la ceinture en ces temps difficiles, en attendant l’aboutissement des projets initiés pour sortir de l’impasse.