Par Benjamin Akono
Au moment où nous écrivons cet article, un calme relatif prévaut dans la capitale économique camerounaise. Mais l’après-midi a été très tendu, otamment à l’hôpital Laquintinie. Remonté, un groupe de jeunes délinquants est parti du quartier Makea pour la formation hospitalière en vue de récupérer la dépouille d’un des leurs. Le défunt, le nommé Zidane, est un jeune d’une vingtaine d’années.
Accusé d’être membre d’un groupe de dealers de drogue, il avait été blessé par un gendarme le 9 décembre 2022 au cours d’une descente des forces de l’ordre au quartier Makéa , zone du 2è arrondissement de la ville de Douala réputée criminogène. Admis en soins, il a succombé à ses blessures aux environs de 9 heures ce matin(lundi, 12 décembre 2022). La nouvelle de son décès irrite ses amis qui décident de s’organiser pour prendre son corps à l’hôpital.

Munis d’armes blanches, ils ont pénétré l’enceinte de la structure usant d’une ” violence indescriptible …et causant d’énormes dégâts” selon les mots d’un communiqué du Directeur de l’hôpital Laquintinie, Pr Noël Essomba. Sur ces entrefaites, au moins une demie dizaine de personnes ont été blessées à la fois par des passants et certains parmi les jeunes ainsi enragés. Ces derniers ont d’ailleurs emporté la dépouille de leur camarade avant d’être rattrapés par les forces de maintien de l’ordre, qui ont été déployées en grand nombre face à l’incident. Dans leur fuite, les délinquants ont suscité la peur dans divers coins de la ville de Douala cet après midi.
Le corps emporté de l’enceinte de l’hôpital Laquintinie a été récupéré par les forces de maintien de l’ordre pour inhumation. Le Directeur de l’hôpital, pour sa part, “appelle à témoin l’opinion publique sur ces actes répétitifs de violence et d’incivisme à l’endroit du personnel et des infrastructures… tout en réservant le droit de poursuites à l’endroit de ces individus“. Le professeur Noël Essomba lance, par ailleurs, un appel au ” sens de responsabilité de tous afin que la structure dont il a la charge continue d’être cette référence dans la politique d’humanisation des soins, mais aussi celle de la tranquillité des patients qui s’y trouvent”.