Par Léopold Dassi Ndjidjou
Cette rencontre fait suite à la session d’examen et de validation du rapport d’enquête nationale sur le droit d’accès à l’information au Cameroun, tenue le 6 juin 2024 à Yaoundé. Tel que l’a indiqué Ateki Seta Caxton, le directeur général de NewSeta, il est question de faire ressortir dans le draft à soumettre aux autorités dans le sens bien compris de voter et d’adopter une loi sur l’accès à l’information au Cameroun, les spécificités liées au genre.
En ce qui concerne les barrières qui se dressent sur le chemin des femmes, des différents témoignages de la dizaine de femmes, il ressort que la première barrière est culturelle, car les femmes dans le système ambiant sont considérées le plus souvent comme des acteurs seconds qui doivent s’occuper des tâches domestiques, s’occuper du foyer. Dans cette dynamique, les femmes sont formatées à suivre passivement la dictature que leur impose la société, généralement en parfaite violation de leurs droits fondamentaux.
Or de ce point de vue, l’accès à l’information est un droit fondamental. Ceci implique que sa violation peut faire l’objet d’un recours devant le juge pour réparation. Le constat est accablant qu’au Cameroun, il n’y a aucun gouverneur de région femme, aucun général d’armée femme, sur la soixantaine de ministres, à peine six sont des femmes. Pourtant, plus de 52 % de la population camerounaise est composée de femmes. L’autre difficulté des femmes est liée au harcèlement sexuel. Beaucoup ont d’ailleurs avoué être constamment harcelées mais ont dit qu’en résistant aux différents harcèlements, les fossoyeurs finissaient par se ranger et de s’y faire que c’est impossible. Le drame arrive lorsque la femme cède.
Désormais elle devient l’objet de tant de sollicitations, car les hommes se passent le mot dans leurs aventures avec les femmes. Bien plus selon les termes de l’article 49 de la loi de 1990 portant sur la communication sociale au Cameroun, il est prescrit que « sauf dispositions législatives ou réglementaires contraires, l’accès aux documents administratifs est libre. (2) Sont visés tous dossiers, rapports, études, comptes rendus, procès-verbaux, statistiques, directives, instructions, circulaires, notes, en tout cas tous documents relevant des actes de droit positif ». On a reconnu que beaucoup d’administrations sur leur site officiel se refusent de mettre à jour les données dont le grand public a besoin comme le prescrit la loi. Aussi le manque d’énergie électrique tout comme le manque ou la rupture de la fourniture internet est une violation au droit d’accès à l’information.
Le directeur général de NewSeta a par ailleurs indiqué que dans les prochains mois, une ultime session plus élargie aura lieu en présence des parlementaires, des ministères concernés, des professionnels des médias, des organisations de la société civile et autres avant le dépôt du texte auprès des autorités compétentes en vue de préparer un projet de loi sur le libre accès à l’information au Cameroun.