Par Rostand TCHAMI
Les Défenseurs des droits humains (Ddh) qui agissent au Cameroun font face à plusieurs difficultés et problèmes liés à leurs activités et aux cibles qu’elles défendent avec notamment la perception assez négative que l’Etat et certaines populations ont à leur sujet. En conséquence, ils sont victimes de violences et de violations de leurs droits et leurs locaux sont pour certains vandalisés. Ça a par exemple souvent été le cas des locaux du Réseau des défenseurs des droits de l’homme en Afrique centrale (Redhac) qui ont constamment été vandalisés à Douala. Pareillement que ” l’ancien directeur exécutif de la Camfaids qui a été froidement assassiné dans sa maison parce qu’il défendait les droits de l’homme et de nombreux journalistes qui ont été violentés parce qu’ils voulaient tout simplement donner la bonne et la vraie information “, comme l’a indiqué Ebenezer Munkam, directeur de la direction des droits humains de l’Association camerounaise de défense des droits humains et de lutte contre les Ist et le Vih/Sida (Camfaids). Pour Me Wouami Mbatang, avocate au barreau du Cameroun, cela est dû à ” une crise de confiance entre l’État et les Ddh “.
Une situation plutôt malheureuse selon elle, car ” le défenseur des droits de l’homme n’est pas un détracteur, il a plutôt force de proposition et porte des missions pour la protection et la promotion des droits de l’homme en vue de la consolidation de l’État de droit “, a précisé Me Wouami Mbatang. C’est entre autres pour ces raisons, que la Camfaids a saisi l’occasion de la célébration de la journée de lutte contre les violations des droits des défenseurs des droits humains le 15 juillet dernier, pour porter un plaidoyer à l’attention des responsables de la gestion de l’État au cours d’une conférence de presse. “Nous faisons le plaidoyer de véritablement renforcer la protection des défenseurs des droits de l’homme et leurs actions en adoptant un statut légal du Ddh qui va encadrer ses actions. L’autre plaidoyer c’est de renforcer la collaboration avec les Ddh à travers une écoute attentive et le receuil des activités des Ddh “, a souligné Ebenezer Munkam.
Supérieurs hiérarchiques
Pour ces défenseurs des droits de l’homme, il est attendu de l’appareil gouvernemental, des mesures sûres pour que ces plaidoyers soient mis en exécution. Pour ce faire, les représentants du ministère de la Justice, du ministère de la Promotion de la femme te de la famille et certains cadres du ministère des Affaires sociales, qui ont pris part à ladite conférence de presse, ont été priés d’interpeller leurs différents supérieurs hiérarchiques. La Camfaids a également saisi l’occasion pour mener plusieurs activités. À l’instar de la visite de la tombe de l’ancien directeur exécutif de la Camfaids, une journée portes ouvertes de la structure et une messe d’action de grâce.