Par Éric Boniface Tchouakeu
À cette occasion, Jean-Marc Berthon devait prendre part à une conférence-débat sur les définitions du genre, de l’orientation et de l’identité sexuelle, suivie d’un spectacle à l’Institut Français du Cameroun (Ifc), de Yaoundé.
Les autorités camerounaises ont clairement fait connaître leur opposition à la tenue de ces activités. Dans une correspondance du Ministre des Relations Extérieures datée du 19 juin et adressée à son collègue du Ministère de l’Administration Territoriale, Lejeune Mbella Mbella écrit notamment que : « la position du Gouvernement sur les définitions du genre, de l’orientation et de l’identité sexuelle au Cameroun est claire et dénuée de tout débat. »
Il n’est donc pas possible de parler de personnes Lgbt+ entendez, des Lesbiennes, Gays, Bisexuels,Transgenres , Queers et Intersexes au Cameroun, poursuit le Ministre Mbella Mbella, tout en relevant au passage que le fait est qualifié de « crime de droit commun » par l’article 347-1 intitulé « homosexualité », par le code pénal Camerounais.
Par conséquent, il sollicitait au près de son collègue du Ministère de l’Administration Territoriale, la prise des dispositions pour faire respecter la position de l’Etat du Cameroun.
Le Ministre Paul Atanga Nji a presque immédiatement saisi son collaborateur, le Gouverneur de la région du Centre dans laquelle se trouve Yaoundé, pour faire exécuter la décision du Gouvernement au sujet de la conférence –débat projetée.
Il convient de préciser que le Ministre des Relations Extérieures, signale dans sa correspondance avoir exprimé les réserves du Gouvernement camerounais à travers une note verbale transmise à l’ambassade de france.
Même si l’Ambassadeur Jean-Marc Berthon, n’est pas interdit d’entrée sur le territoire Camerounais, l’anéantissement du principal but de sa visite rend son déplacement désormais inopportun.
Et c’est à la grande satisfaction de l’opinion publique camerounaise très largement homophobe.
Cette même opinion s’est félicitée peu avant, du communiqué publié le 12 juin 2023 par le Conseil National de la Communication demandant aux promoteurs des chaînes de télévision qui diffusent au Cameroun des programmes laissant apparaître des scènes d’homosexualité, préjudiciable au bon ordre social, de retirer sans délai ces programmes qui violent la loi, les bonnes mœurs et les coutumes du Cameroun, sous peine le cas échéant, de la suspension pure et simple des médias concernés.
Dans le cadre de la mondialisation qui entraîne le « choc des civilisations », il faut encourager le Gouvernement qui dans ses prises de position relativement à l’homosexualité, tente de préserver les valeurs culturelles notamment familiales du pays, devant les fortes pressions des pays occidentaux.
Il doit toujours rappeler à ses différents partenaires, que la coopération suppose d’abord l’acceptation de la différence, des us et coutumes de l’autre et non l’assimilation encore moins l’écrasement d’une culture par l’autre.
Les pays occidentaux le font très bien dans leurs rapports avec d’autres partenaires ailleurs dans le monde.
L’Ambassadeur Français pour le droits des personnes Lgbt+ ne peut par exemple imaginer organiser ou assister à une conférence-débat sur les définitions du genre, l’orientation et l’identité sexuelle au Qatar, en Arabie Saoudite, en Algérie ou encore en Chine.
Il n’est même pas certain qu’il puisse obtenir le droit de fouler le sol de ces pays.
Le paternalisme ou la condescendance de la France dans ses rapports avec les pays d’Afrique noire francophone doit donc cesser. En tout cas, la nouvelle génération des peuples n’est plus prête à la tolérer.