Par Mon’Esse
L’Ong camerounaise de défense des droits humains Mandela Center International vient de saisir simultanément le ministre délégué en charge de la Défense, ainsi que le directeur de la justice militaire pour des faits d’«exécution extrajudiciaire, sommaire ou arbitraire» contre plusieurs éléments de la gendarmerie de la localité de Nkongsamba.
Elle demande que justice soit faite pour les ayants droits de Mouandjo Ndame Fidèle alias «Pichou», exécuté le 17 juillet 2021 dans un poste de contrôle de la ville.
Ce jour-là, apprend-on, entre 3h et 5h du matin, à la suite de renseignements et sur instruction du commandant du groupement de gendarmerie territoriale de Nkongsamba, le chef d’escadron Alain Ndongo, des éléments des brigades de gendarmerie d’Eboné et de Manjo, dans une mission conjointe, ont interpellé le suspect qui se trouvait en compagnie de son ami, Ekoume Kevin. Extrait d’un véhicule sans aucune forme de procès, le premier cité fut ensuite criblé de balles, avant que sa dépouille ne soit déposée à la morgue de l’hôpital régional par les mêmes éléments en tenue.
Son compagnon Ekoume, qui observait la scène, a pour sa part été pris à partie par les mêmes gendarmes qui l’ont sérieusement torturé avant de le conduire, dans un état critique, dans une formation hospitalière de Nkongsamba.
Une plainte a, dans la foulée, été diligentée au tribunal militaire de la métropole économique, Douala, contre Alain Ndongo et des éléments en service dans son unité de commandement pour abus de fonction, torture, assassinat, violation de consigne, atteinte à la législation sur l’usage des armes de guerre, complicité et coaction.
Pour Mandela Center International, leur action d’usage de la force armée meurtrière, qui a fait une victime, relève purement et simplement de la criminalité intentionnelle L’Ong se dit en droit d’affirmer que les éléments de gendarmerie, en service dans le Moungo dont le lieutenant-colonel Alain Ndongo, seront en peine de justifier qu’ils se sont soumis aux «principes de base» en matière d’interpellation de personnes, et de droits humains.
La plainte n’ayant pas prospéré, elle estime que «le silence des autorités judiciaires laisse cerner clairement un souci d’entraver l’administration de la justice et de ne pas faire toute la lumière sur ce crime odieux commis par les éléments des forces de défense et de sécurité camerounaises».
Et de se dire dans l’ultime obligation, dans un délai de 15 jours, de recourir aux instances internationale pour que justice soit faite pour les ayants droits du défunt, en cas du silence du gouvernement camerounais sur cette affaire.