Par Éric Boniface Tchouakeu
Pour les évêques locaux,
« l’homosexualité falsifie et corrompt l’anthropologie humaine et banalise la sexualité, le mariage et la famille, fondement de la société. » « Dans la culture africaine, cette pratique ne fait pas partie des valeurs familiales et sociales. »
Elle est une violation flagrante de l’héritage que les ancêtres africains ont légué à leurs descendants, souligne encore la Conférence des évêques.
« Dans l’histoire des peuples, les pratiques d’homosexualité n’ont jamais donné lieu à une évolution sociétale, mais sont les signes évidents de la décadence implosive des civilisations. De fait, l’homosexualité oppose l’humanité à elle-même et la détruit. » « La rejeter n’est en rien une discrimination ; mais une légitime protection des valeurs constantes de l’humanité face à un vice devenu sujet de réclamation de la reconnaissance légale et, aujourd’hui posé comme sujet de bénédiction »,
écrivent encore les évêques.
Pour ces derniers, littéralement
« bénir c’est dire du bien ». Et dire du bien pour procurer la grâce par un geste de bénédiction d’un couple d’homosexuel reviendrait à encourager un choix et une pratique de vie qui ne peuvent être reconnus comme étant objectivement ordonnés aux desseins révélés de Dieu. »
« Bien plus, différencier le cadre liturgique du cadre non liturgique pour appliquer la bénédiction aux personnes de même sexe en couple, relève d’un double langage hypocrite. Car l’acte de bénédiction, qu’il soit posé en assemblée liturgique ou en privé, demeure une bénédiction. »
Voilà en gros ce qu’on peut retenir de la cinglante réponse des évêques Camerounais à leur Chef, le pape François, qui le 18 décembre 2023 autorise dans le document intitulé « Fiducia supplicans », la bénédiction des couples homosexuels et des couples en situation irrégulière, c’est-à-dire qui vivent en dehors du cadre traditionnel du mariage.
Il convient de relever que cette décision du pape François provoque depuis de nombreuses protestations particulièrement au sein de la communauté des chrétiens catholiques à travers le monde. Individuellement et collectivement, de nombreux prélats ont même publiquement fait savoir qu’ils ne vont jamais bénir des couples homosexuels.
C’est une grave crise qui devrait ainsi s’installer au sein de l’une des Eglises chrétiennes qui comptent le plus de fidèles dans monde.
La défiance assumée par certains évêques et notamment ceux du Cameroun à l’égard de l’actuel de Chef de l’Eglise catholique romaine dans le monde, pourrait-elle allez jusqu’à la rupture complète de leurs relations avec le Vatican ?
Il est encore tôt pour le savoir. Cependant il semble évident que ne peuvent pas cohabiter au sein de la même communauté, des personnes qui acceptent et bénir les unions homosexuelles et d’autres qui refusent de le faire.
Cela ne signifie pas pour autant que l’Eglise catholique romaine qui existe depuis plus de deux mille ans, court vers sa disparition si jamais elle maintient sa décision de bénir les couples homosexuels et irréguliers.
Certaines de ces décisions jugées controversées ou contraires à la parole ou la volonté de Dieu, ont déjà conduit à d’importants schismes dans le passé comme en 1052 avec la séparation de l’Eglise de l’Orient de celle de l’Occident, et au XVIème siècle avec la naissance du protestantisme.
Les lobbies de la communauté des lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres, queer et ,ou intersexués (LGBTQI) , qui ont déjà réussi à pénétrer avec succès d’autres courants chrétiens en vue de leur acceptation,
car il convient de relever que plusieurs autres religions chrétiennes notamment en occident ont déjà franchi le pas au nom du rejet de l’homophobie, de la haine et de l’adoption de la miséricorde,, vont probablement à nouveau fissurer la grande Eglise catholique romaine, à moins que le pape François ou son successeurs ne fassent un rétropédalage.
