Par Benjamin Akono
Il était 21h et 30mn hier ( 12 décembre , Ndlr) lorsque Louis Brillant Ekambi Ekambi s’est tu pour toujours. “Son époux m’a appelé et elle m’a dit ton père est parti“, se souvient Cyrille Bojiko président-Directeur général de Balafon media et qui suivait, particulièrement, l’artiste dans ses derniers moments de souffrance. Hier, lorsque le virtuose du Makossa rend son dernier souffle à l’hôpital Laquintinie de Douala, la presse et les curieux accourent. Chacun veut en avoir le cœur net. Car depuis plusieurs mois, des rumeurs ont annoncé la mort du musicien revenu récemment d’un séjour médical en Turquie. Alors que l’on croyait son état stable, il s’est gravement affaibli selon ses proches au point de ne pas prendre part au 70è anniversaire du Festival du makossa. Cet événement, qui rassemble les artistes de ce rythme historique de la région du littoral, s’est tenu le 11 décembre 2022 au quartier Bonabéri à Douala au moment où son invité le plus attendu était couché sur son lit de malade.
Le décès de Ekambi Brillant marque la fin d’une longue et dense trajectoire. En 1971, il décide, contre l’avis de ses parents, d’arrêter ses études en classe de seconde et de se lancer dans la musique. Une discipline qu’il avait commencée à apprendre dès 1962 lorsqu’il est admis au concours d’entrée en 6è au Lycée général Leclerc. Là, il rencontre Daniel Zane, Professeur de musique d’origine française qui l’initie à la musique et lui apprend le solfège et à jouer à la Guitare. C’est ainsi qu’il devient membre de l’orchestre du prestigieux lycée. Quand en 1971, il arrête ses études donc, il décide de revenir à Douala où il fait les cabarets alors qu’il n’a que 21 ans. Il se produit avec les Crack’s au Night Club Le Domino. La même année, il passe le concours de musique organisé par l’Office de radiodiffusion Télévision francaise avec son titre Djongele la Ndolo ( les pensées vers mon amour).
Avec divers soutiens dont celui du bassiste Jean Dikoto Madengue, il arrive en France où il sort son deuxième 45 tours chez Phonogram après un premier. Plus tard Ekambi Brillant créé son orchestre les Ebis. Ekambi Brillant Show. C’est à travers cet orchestre qu’il encadre de jeunes loups comme Aladji Touré, Essomba Essomba. Il prendra d’autres grands noms sous son aile. Le cas de Marthe Zambo ou même de la Béninoise, Angélique Kidjo. Lui- même qui a été soutenu et entraîné par des géants comme Chris Brown aux États Unis.
Ekambi Brillant a sorti douze albums. Avec des chansons mythiques devenues des succès sur plusieurs générations comme Elongi, Mota Muenya, Disque de diamant en 1974 avec son l’album Africa Oumba, il est numéro 1 dans les hit parades en Afrique. Autre fait d’armes, la promotion des marques nationales à travers sa musique. Il a, notamment, chanté pour des entreprises publiques. En témoigne ses titres : Impôts, Cameroon Airlines ou Sonel
Son succès avec Africa Oumba intervient alors qu’il a rompu le contrat qu’il avait signé avec Phonogram au profit de Slim Pezin. Animateur télé, il a présenté l’émission “Black Mic Mac show” sur la Crtv(Cameroon radio and television). Né à Dibombari près de Douala, Mota Muenya ( l’homme célèbre en langue douala) a été repris par de grands noms de la musique mondiale, l’exemple du Français Henri Salvador. Né à Dibombari près de Douala le 18 juin 1948, il décède à l’âge de 74 ans.