Cameroun > Elections des Maires: Des réformes pour éviter les blocages
Les populations de Bangangté sont toujours dans l’attente de connaître l’homme ou la femme qui sera le prochain 01er magistrat de leur ville, Chef lieu du Département du Ndé dans la Région de l’Ouest.
Les deux sessions électives du conseil municipal des 03 et 06 mai 2021 convoquées par le Préfet en vue de choisir le successeur du Dr Jonas Kouamouo, décédé en fonction dans la nuit du 05 au 06 mars 2021,n’ont pas permis désigner le nouvel exécutif municipal de la ville.
Si l’élection du nouveau maire n’a pas pu avoir lieu le 03 mai faute de quorum, le 06 mai ,des profondes divisions et même des tensions entre les 40 conseillers municipaux restants sur les 41 que compte cette commune, tous issus des rangs du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (Rdpc) au pouvoir, ont poussé le Préfet du Ndé, Ernest Ewango Budu à reporter sine die une fois de plus l’élection du maire, au mépris des prescriptions légales en la matière.
L’article 205(1) du code général des collectivités territoriales décentralisées donne par exemple un délai maximal de soixante jours (60) jours pour procéder à l’élection d’un nouveau maire, en cas de décès du titulaire du poste en plein mandat.
Ce n’est pas la première fois qu’une telle situation est observée au moment de procéder à l’élection du maire dans une commune au Cameroun.
On l’a par exemple observé en 2017 dans la commune de Yaoundé 6 après le décès du maire alors en fonction, Paul Martin Lolo, ou encore à Douala 5 au lendemain des élections municipales de 2007.
A chaque fois, ce sont des batailles internes au sein du Rdpc qui contrôlaient entièrement ou partiellement ces mairies qui avaient retardé les élections des maires.
Il convient aujourd’hui de réfléchir à l’adoption d’une nouvelle formule pour éviter ce type de blocage. Cela pourrait consister à faire élire directement le maire et ses adjoints par les populations de la commune pendant les municipales en obligeant les partis politiques en course à indiquer clairement les candidats à la gestion de l’exécutif municipal et suivant un ordre déterminé, au moment de la constitution et du dépôt de leurs listes.

Cette formule permet non seulement d’éviter la corruption des autres conseillers municipaux par les prétendants au poste de maire lors de la session élective du conseil municipal, mais surtout elle a l’avantage d’être plus juste envers les électeurs dont certains ont parfois l’impression d’avoir été floué au moment de la désignation des membres de l’exécutif de leur commune par les conseillers municipaux ; car c’est le système de liste bloquée qui est en vigueur. Un tel système n’offre pas à l’électeur la possibilité de faire le panachage lors du vote des conseillers municipaux dans une commune.
Ensuite, on peut imaginer les règles de suppléance en cas d’empêchement temporaire ou définitif d’un membre de l’exécutif municipal sans forcément recourir à une nouvelle élection, tout en prévoyant les cas de destitution qui ouvriraient de manière automatique la voie à de nouvelles élections avec la participation de l’ensemble des électeurs de la commune et de toute formation politique qui le souhaite.
Eric Boniface Tchouakeu
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