Par Mon’Esse
Le ministre camerounais en charge de l’Eau et de l’Energie (Minee), Gaston Eloundou Essomba, effectue de mercredi à vendredi une visite de travail dans la métropole économique, Douala.
Jeudi, il présidera une réunion avec le Groupement des entreprises du Cameroun (Gecam, nouveau patronat) afin «d’échanger, avec les industriels sur la problématique de la fourniture d’énergie électrique» dans le pays, «sur leurs attentes mais aussi et surtout, de les rassurer de la ferme volonté du gouvernement à leur fournir une énergie électrique de qualité et en quantité pour le développement de leurs activités, socle de la croissance économique» du Cameroun.
Ces contacts interviennent alors que le secteur de l’électricité, dans le Réseau interconnecté sud (Ris) du pays, est actuellement en proie à une profonde crise, miné par de longues et intempestives coupures de courant.
Le 9 février, le Minee a mis en garde l’opérateur Eneo, indiquant que les coupures répétées d’énergie pourraient donner lieu à des troubles sociaux et pour lesquels sa responsabilité sera engagée.
Il a fait observer des perturbations récurrentes dans la fourniture Ris, avec une profondeur de délestage pouvant aller jusqu’à 185MW, demandant à la filiale du fonds d’investissement britannique Actis la mise en contribution, et en pleine capacité, des capacités thermiques disponibles, la mise à contribution des industries afin de réduire au maximum les coupures, mais aussi le fonctionnement optimal des centrales hydroélectriques.
Voici quelques jours, en réplique, Eneo a déclaré que sa responsabilité ne pouvait être engagée du fait de l’exonération prévue par les dispositions du contrat-cadre de concession et de licence, la situation actuelle relevant du retard pris pour l’injection, dans le Ris, des 60 premiers mégawatts du barrage de Nachtigal et l’étiage sur le fleuve Ntem, abritant le barrage de Memve’ele.
Les centrales thermiques sont toutes mobilisées, rassure l’opérateur qui affirme qu’un plan de délestage des industries a en outre été élaboré.
«Nous tenons cependant à vous informer que la mobilisation des centrales thermiques ne permet pas de résorber entièrement le déficit constaté, et qu’il est par ailleurs nécessaire d’assurer une maintenance en continu des centrales pour éviter les casses et les indisponibilités de ces installations critiques.»
La mobilisation intensive de cette énergie, précise Eneo, générera toutefois des surcoûts en termes d’achat de combustibles estimés à 10 milliards de francs pour février, et 8 milliards pour mars 2024.
Aussi, afin de maintenir ledit dispositif durant toute la période de crise et conformément aux dispositions de l’accord de soutien gouvernemental de début novembre 2018, l’opérateur sollicite-t-il «le concours financier de l’État, afin de faire face à ces surcoûts que, compte tenu de sa situation financière, Eneo ne peut supporter seule».