Par Léopold DASSI NDJIDJOU
La sagesse biblique, « Si nous nous jugions nous-mêmes, nous ne serions pas jugés »,(1 Corinthiens 11 : 31), est bien appliquée par l’exécutif municipal de Foumban. Après 30 mois de service, Patricia Tomaïno Ndam Njoya, la cheffe de l’exécutif a appelé les siens à produire le bilan de leurs activités depuis la prise de fonction en février 2020.
« Si nous avons bien voulu instituer cet exercice, dans le fond, c’est parce qu’en républicaine, démocrate, patriote et citoyen, nous pensons que nous sommes obligés de le faire. Il y a des principes qui fondent la légitimité des fonctions électives. On a des fonctions de par un mandat électif. Et le principe de ce mandat c’est la participation, la communication. Il est nécessaire, à un moment avant la fin de ce mandat, 2020-2025, de s’arrêter pour faire le point. On fait le point. On s’est nous tous ».
a-t-elle indiqué dans son discours introductive de la circonstance.
Dans la foulée, elle a précisé que c’est une affaire de toutes les parties prenantes. Dans ce sens, a-t-elle indiqué, toute personne qui de près ou de loin vote (le vote qui est le premier droit et le premier devoir citoyens) est concernée par cet exercice autant que celle qui n’a pas voté en sa faveur.
En ce qui concerne la personne qui a voté pour sa liste, cet exercice d’évaluation est d’autant important qu’il est une occasion donnée d’évaluer par lui-même si l’équipe municipale travaille dans le sens du plan d’action qui l’avait poussé à voter pour l’équipe en fonction. Cette personne doit se rassurer que l’équipe à qui il a donné le mandat de le représenter a effectivement pris le chemin par lequel elle s’était engagée. On s’entend sur un projet, sur un plan d’action avant d’arriver à la tête de la mairie. C’est en principe sur ce plan d’action que le vote est donné.
« Toute personne qui a voté doit surveiller ses élus et si elle constate que ça ne va pas, elle doit relever que ça ne va pas. Elle n’est pas là comme un juge, comme un policier mais elle est là comme partie prenante, si ça échoue, elle aura échoué. Si ça va, tant mieux pour elle ».
a davantage explicité l’édile de la cité des arts.
Quant à celui qui qui n’a pas voté pour l’équipe en poste à la mairie, il est plus que le premier impliqué dans ce genre d’exercice.
« Cela va lui donner l’occasion de se dire, voilà, heureusement que je n’ai pas voté pour ceux-là parce qu’ils ne sont pas en train d’aller dans le sens qu’il fallait ou alors il aura désormais des arguments pour se dire à la prochaine élection, il faudrait que je donne ma voie à ces à cette équipe ».
a-t-elle ajouté.
C’est cela, a-t-elle souligné, qu’il faut que le vote soit dynamique car on vote en fonction du respect ou pas des engagements pris devant les électeurs. De ce point de vue, elle a rappelé que le Dr Adamou Ndam Njoya disait toujours qu’il est plus difficile pour celui qui veut se maintenir au pouvoir que pour celui qui veut y arriver.
L’évaluation consignée dans un livre-rapport à distribuer
A la fin de cet exercice d’évaluation de 30 mois de service, il y aura un rapport qui sera envoyé à tous les partenaires de la commune de Foumban, au niveau local tout comme au niveau national, les partenaires financiers du Feicom qui accompagnent la mairie, l’Association internationale des maires francophones (Aimf), la ville de Jouy-en-Josas dans les Yvelines en région d’Île-de-France. Au niveau des ministères, il s’adressera à tous les ministères qui ont participé au budget d’investissement public (Bip), tous les prestataires de la commune.
« Ce livre sera intéressant, parce que ce sera un livre témoin qui va nous donner des perspectives du temps qui nous reste à la tête de la Mairie de Foumban ».
a confié la patronne de Foumban.
Il y a lieu d’indiquer que depuis le 13 septembre, cet exercice d’évaluation a commencé dans les pôles périphériques parce que la commune de Foumban a son plan d’occupation des sols, et de ce fait il existe quatre pôles. Le pôle central est Foumban, le pôle sud concerne Koudoum ; le pôle nord-est avec Njichom-Mekouene-Marom ; le pôle nord-ouest avec Koupa. « Nous sommes passés par ces pôles et aujourd’hui nous sommes à Foumban. C’est la grand-messe de la mairie aujourd’hui et je vous remercie d’être là », a lancé le maire d’entrée de jeu. Par ailleurs, elle a relevé que la commune de Foumban qui compte plus de 300.000 habitants est une ville importante, « surtout que nous mettons l’être humain au cœur de notre projet de société, de nos préoccupations ». Au niveau du modus operandi de cette évaluation elle a indiqué qu’on partira du plan d’action de la mairie en 2020 et on verra si on est à 1/3, 2/3, 3/4 sinon. Le « nous », c’est toutes les administrations qui participent au Cameroun du fonctionnement de l’Etat et de la République, au niveau national et au niveau local : les autorités administratives, la police, la justice, les délégués départementaux, et autres sont tous impliqués car chacun d’eux a une mission par rapport au bonheur, par rapport à la sécurité dans la ville de Foumban.
Chacun devant ses responsabilités doit pouvoir être intéressé par le rapport d’évaluation du mi-mandat à la tête de la commune de Foumban. Parce que la constitution du Cameroun précise en son article 2 que le Cameroun est un Etat unitaire décentralisé, cela signifie que la commune de Foumban est un démembrement de l’Etat du Cameroun. C’est pour cela que le développement de la commune est une affaire des toutes les entités de l’Etat. Bien plus toutes les populations de Foumban, qu’importe leur nationalité ou leur origine sociologique doivent être concernés. « C’est ainsi que je justifie l’importance de ces assises », a-t-elle réaffirmé. Présents à cette cérémonie d’évaluation, il y avait les partenaires du développement à l’exemple du coordonnateur des Filets sociaux, le Minduh, le Minepat, le Minmap, le Minass, les autorités traditionnelles et religieuses qui travaillent de concert avec la ville de Foumban ainsi que les partenaires nationaux ou internationaux. Au prochain exercice, cet exercice se fera aussi en visioconférence pour permettre aux partenaires de suivre partout. Dans la praxis, on a procédé une présentation des services après services, avec un bilan depuis février 2020.
Réaction de l’autorité administrative.
« Je salue et apprécie ces pratiques démocratiques et de bonne gouvernance »
« C’est avec beaucoup de plaisir et une patience joyeuse que j’ai pris part à ces assises d’évaluation à mi-parcours du mandat de l’exécutif communal de Foumban. Je voudrais faire savoir que madame le maire de la commune de Foumban nous a une fois de plus mis à l’école. Mis à l’école de quoi ? Mis à l’école de la démocratie et de la bonne gouvernance. La séance de travail que nous venons d’avoir ici, pourra être enseignée au sein des amphithéâtres des universités. On y découvre la science politique et la gouvernance locale. Lorsque j’ai dit cela Madame le Maire, c’est simplement pour apprécier cette initiative, ce projet, parce que quand je parle de l’école de la démocratie cela veut dire qu’on pourra choisir ses dirigeants par le biais de l’élection. Mais ce n’est pas suffisant. Ce n’est pas suffisant car il faut le contrôle. De près plus de 10 ans que j’exerce comme autorité administrative, j’ai rarement vu ce genre d’assise.
Un élu qui s’expose ! Comment est-ce que Madame le maire va et supporte les aléas du terrain que son adjoint vient de nous indiquer ? C’est un risque ! Comment les élus seraient-ils capables de prendre un tel risque, d’exposer leur mandat ? Tous les chefs de service sont passés ici exposer. Cela signifie qu’il n’y a pas d’opacité dans la gestion de la commune de la commune de Foumban. Le chef d’unité vous parle de son unité ; le chef de service vous parle de son service ; l’adjoint au maire de ses attributions. Je vous assure mesdames et messieurs c’est rare ! C’est rare de voir un chef de service parler du bon fonctionnement de son service. Donc, je ne peux que saluer et apprécier ces pratiques démocratiques et de bonne gouvernance. Je ne manquerai pas d’apprécier comme à l’accoutumée les commodités de la commune de Foumban. Nous apprécions et ne pouvons qu’exhorter Madame le maire à continuer dans la même lancée ».
Propos recueillis par L.D.N.
