Accueil PolitiqueAfrique Cameroun | Exit 15 ans du suivi indépendant du C2D: La société civile appelle le gouvernement à prendre en main cette initiative dès la fin des activités en 2024

Cameroun | Exit 15 ans du suivi indépendant du C2D: La société civile appelle le gouvernement à prendre en main cette initiative dès la fin des activités en 2024

Des dizaines de coordonnateurs régionaux et de partenaires techniques étrangers se sont retrouvés à Yaoundé durant trois jours. Question de faire le bilan critique du suivi indépendant du Contrat de désendettement et de développement quinze ans après son implémentation au Cameroun.

Par panorama papers
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Par Serge Aimé Bikoi

L’objectif général de la célébration de ce 15ème anniversaire consiste à mettre en exergue le rôle et la contribution de la société civile à travers le contrôle citoyen de l’action publique dans la mise en œuvre du C2D. Après trois jours d’intenses travaux à Yaoundé et à Ebolowa, Jean-Marc Bikoko, coordonnateur général du suivi indépendant du C2D attribue des bons points aux organisations de la société civile pour leur implication active et effective dans la mise en œuvre des projets. “Aussi bien au niveau national qu’au niveau régional, nous avons été sur le terrain. Nous nous sommes rendus compte que la société civile a un grand rôle à jouer dans la mise en œuvre des différents projets et programmes. Ces trois jours étaient, pour nous, un moment de plaidoyer pour interpeller les uns et les autres et les convaincre à comprendre que la société civile, aussi longtemps qu’elle ne sera pas intégrée dans les projets et programmes mis en œuvre, il faudrait être sûr qu’il manquera quelque chose. Donc, plus d’efficacité pour que la gouvernance soit totale, il faut associer les populations bénéficiaires”, explique J.M. Bikoko.

En dehors de la ville de Yaoundé, capitale politique métropolitaine où les 15 ans du suivi indépendant du C2D ont été célébrés sans tambours ni trompettes, la caravane des coordonnateurs régionaux et des partenaires techniques français et congolais s’est déployée à Ebolowa, capitale régionale du Sud, où des porteurs de projets ont, au cours de la visite des sites, exposé leurs actions de développement réalisées depuis ces dernières années. De l’élevage des porcs à celui des poulets en passant par l’extension de la cacao culture, hommes et femmes font des émules chacun dans sa sphère d’activité. Stéphane Mbangue Batamag, coordonnateur régional Pcp-Acep, expose le fruit de son projet lié à l’élevage des porcs:”C’est environ un milliard trois cents millions de Fcfa pour les projets déjà financés pour les phases 2 et 3 Pcp. Les résultats sont quand même intéressants. Il y a eu des augmentations de la productivité au niveau des exploitations de cacaoyers. Nous avons aussi pu améliorer les revenus de nos exploitations pour dire que dans les systèmes de production, nous avons les revenus annuels d’un producteur qui s’évaluent à deux millions de Fcfa. Toute chose qui n’est pas négligeable comparativement aux années antérieures”.

Dans l’optique de parvenir à la réalisation de tout projet que ce soit, il est impérieux, au préalable, de solliciter un financement à hauteur d’un million et demi de Fcfa ou de trois millions de Fcfa en fonction de la configuration de toute œuvre. Cette sollicitation doit être faite sous la bannière d’un réseau associatif porteur de projets. D’où les appellations Pcp-Acep, Pcp-Acefa, entre autres. À la question de savoir comment on peut évaluer la procédure de financement des actions du C2D quinze ans après, Patrick Thomas, ancien conseiller de coopération à l’ambassade de France et, aujourd’hui, consultant auprès des organisations de la société civile, donne son éclairage à ce sujet. “Si le suivi indépendant aide, ce sont uniquement les ministères ou les gouvernants qui donnent aux autres gouvernants ou les diplomates. L’aide permet de servir au développement des populations avec leur concours. Ce qui est important , c’est le financement du suivi indépendant. C’est une grosse machine qui intègre le renforcement des capacités, la mise en place des comités de veille, l’installation des coordinatios techniques, la planification des études. Tout ceci aboutit au renforcement des capacités de la société civile et de toute personne qu’elle se trouve en bordure de route, dans son village. Tout ce processus permet d’avoir, au bout du compte, des acteurs de la société civile qui optimisent la participation démocratique et citoyenne”.

Au départ pas du tout connu par les populations locales ou mal apprécié par la société civile, voire par les pouvoirs publics, le C2D est rentré progressivement dans les mœurs et dans l’esprit des Camerounais chez qui, parce qu’ils en ont, désormais, une meilleure connaissance, rencontre, aujourd’hui, un écho favorable. Même l’accréditation des actions du suivi indépendant du C2D par le gouvernement camerounais n’était pas du tout une sinécure au départ ainsi que l’affirme J.M. Bikoko : “Au début, ce n’était pas facile, nous avons rencontré des blocages. Parfois, certains se demandaient ce que vient chercher la société civile dans les domaines qui ne les concernent pas. Mais avec le dialogue et la démonstration de l’utilité de notre travail, nous avons vraiment joué le rôle d’interface entre les populations et le gouvernement. On prenait les informations auprès du gouvernement pour les relayer aux populations, qui découvraient que le C2D leur était destiné. Et petit à petit, la synergie s’est installée et, aujourd’hui, il y aura une synergie d’actions. Le gouvernement est davantage convaincu de la contribution de la société civile qu’il est dans le processus d’institutionnalisation. C’est pour cela que l’on a voulu que le plaidoyer soit officiel et la célébration des 15 ans a été, pour nous, l’occasion pour que ce plaidoyer soit connu de tout le monde”.

Parmi les recommandations formulées par le suivi indépendant et prises en compte par les instances gouvernantes du C2D, celle relative à la convergence sectorielle et à la synergie entre les programmes est, singulièrement, axée sur la pérennisation des acquis du C2D. Au terme de trois jours de travaux, les experts, dont les exposés étaient riches d’enseignements, accordent leurs violons sur le fait que le gouvernement camerounais prenne en main le C2D après la clôture des activités en fin 2024.

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