Par Mon’Esse
Les travaux de mémoire, en Master de quatre étudiants du département des sciences de la terre de l’université camerounaise de Dschang (Ouest) ont, entre 2021 et 2022, alerté sur les risques d’éboulement d’une falaise meurtrière, située à proximité, qui a fini par glisser par deux fois et à faire au moins 12 morts le 5 novembre.
En 2021, dans ses travaux intitulés : « l’évaluation et contribution au suivi géotechnique de la stabilité du talus du tronçon routier Dschang-Santchou: du Pk 51+300 à Pk 55+600, » Dochelle Linda Ngannou Kangmo s’emploie, à travers 6 échantillons remaniés et 4 échantillons intacts, à une description morpho-structurelle des profils de sol, suivi du prélèvement des échantillons de cette zone montagneuse. Pour celle qui était encore apprenante, le facteur de sécurité calculé montre que les talus du tronçon routier Dschang-Santchou sont instables dans le cas d’un glissement plan, et stables pour un glissement circulaire.
Les travaux de Dilane Azebaze Yimgang, menés l’année suivante autour de « l’évaluation de la stabilité de deux talus du tronçon de la route Dschang-Santchou avec la méthode des éléments finis », suggèrent quant à eux des essais géophysiques en vue de déterminer le niveau de la nappe phréatique et de la nature et des propriétés des différentes couches de sols en profondeur, mais aussi des simulations numériques de la méthode de confortement choisie pour prévoir le comportement du sol, ou encore la sensibilisation des populations sur les risques qu’elles courent en réalisant des ouvrages dans cette zone au relief très accidenté.
Le mémoire de Roméo Ducros Kamdem Kamgang, présenté pendant la même période et destiné à l’évaluation et contribution au suivi géotechnique de la stabilité du talus du tronçon routier Dschang-Santchou: du Pk 46+300 à Pk 51+300, propose de son côté la construction de murs de gabions tout au long des surfaces de rupture, ainsi que la création d’un réseau de drains pour les eaux en provenance de la ville de Dschang. Quant à Dilanne Djeumeni Kenfack, dont le travail défendu en 2022 a consisté en l’« Étude de la stabilité des talus du tronçon Dschang-Santchou par les méthodes d’équilibre limite», elle estime nécessaire le reprofilage des talus, et, sur chaque portion, la construction d’ouvrages de soutènement.
L’étudiante en fin de cycle croit aussi nécessaire l’aménagement des canalisations, l’installation de dispositifs de drainage profond afin de réduire la pression interstitielle dans le sol, l’eau représentant selon elle le danger le plus agressif de dégradation des sols.