Par Rostand TCHAMI
L’affaire de dissolution de la Ligue de football professionnel du Cameroun (Lfpc) est loin d’avoir livré son dernier épisode. Hier encore, par voie de communiqué de presse, le général Pierre Semengue n’entend pas rester mains mortes, ceci, suite à la récente assemblée générale de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) tenue le 27 août dernier et qui s’est soldée par une validation de la dissolution de la Ligue de football professionnel du Cameroun. Il faut rappeler que depuis son arrivée à la tête de la Fécafoot, Samuel Éto’o Fils n’a jamais souhaité “ressuscité” cette institution qui avait la charge de gérer le football professionnel local. En lieu et place, l’ancien pitchitchi a plutôt décidé de créer le Conseil transitoire du football professionnel (Ctfp). Avant de procéder par la suite, et tout récemment, à la nomination du général des armées à la tête dudit conseil.
Seulement, depuis sa nomination, les relations entre ces derniers se sont considérablement éfritées. Pour cause, le “père” se plaint du fait que son “fils” lui a donné la gestion d’un instrument dont il ne jouit d’aucune autonomie financière. Ce dernier tenant les ficelles même de façon indirecte.
Ne se sentant pas capable d’être sous les ordres du président de la Fécafoot, lui qui a longtemps été aux commandes des troupes, d’abord dans l’armée et à la Lfpc ensuite, il n’a jamais cessé de revendiquer son droit le plus absolu : son autonomie administrative et financière. Raison pour laquelle des interminables correspondances ont toujours transité entre Samuel et Pierre. D’aucuns ont vite fait de qualifier cette situation de guerre épistolaire. Malgré ses multiples tentatives de dénonciation, le champion d’Afrique n’entend pas céder. Cerise sur le gâteau, il insiste sur la dissolution de la Lfpc.
Une situation qui risque une fois de plus, d’enfler les tensions qui se dégagent de la Fécafoot depuis l’accession de Samuel Éto’o Fils à la tête de ladite institution de football. D’abord à cause des nombreuses personnes qu’il a limogé à tort ou à raison dont le cas le plus récent est celui de Guibaï Gatama, un membre du comité exécutif de la Fécafoot et ensuite, à travers les multiples démissions déjà enregistrées à date, dont la plus marquante est celle de l’ancien secrétaire général, Benjamin Didier Banlock. L’une des raisons évoquées par ce dernier, était la gestion sous forme de “dictature” du nouvel exécutif de l’instance faîtière du football national. Des dénonciations répétées par le directeur de la publication de l’Œil du Sahel qui lui ont finalement valu un limogeage.
Feuilleton judiciaire
De quoi amener certains observateurs avertis d’affirmer qu’en l’espace de 6 mois seulement, le nombre de personnes limogé couplé à celui de celles qui ont démissionné, est quatre fois supérieures à ceux enregistrés sous l’ère Tombi Aroko Sidiki et Seidou Mbombo Njoya.
Normal donc que ces derniers voient cela comme des amas de frustration qui sont de véritable bombe à retardement pouvant constituer ou contribuer à la chute de l’ex goléador. Mais pour ne pas arriver à ce stade, Pierre Semengue a, quant à lui, choisi d’épuiser toutes les voies et recours légaux. C’est alors que dans sa correspondance du 30 août dernier, le président de la Lfpc annonce que cette institution
“se voit à nouveau contrainte de contester, conformément aux voies de droit, cette énième tentative de violation grave des textes par la Fécafoot”.
C’est donc à coup sûr, l’annonce de la continuité du feuilleton judiciaire y relatif.
