Par Rostand TCHAMI
La filière bois broie du noir. Les exploitants de bois sont en colère. Pour cause, le gouvernement n’a pas (encore) donné une suite favorable à leurs doléances. Puisque le 23 décembre dernier, ils ont adressé une correspondance au Premier ministre contenant leurs revendications. En filigrane, ils soulignent que la filière bois subi depuis près de 05 ans une pression fiscale à nul autre pareil jamais vu dans la sous région du Bassin du Congo.
Par conséquent, révèlent-ils, ” au courant des exercices 2016 à 2023, les droits de sortie et taxes forestières applicables aux entreprises de la filière bois ont augmenté de : 60% pour la taxe d’abattage ; 242% pour les droits de sortie des bois en grumes et 165% pour les droits de sortie des bois transformés “. Ensuite, ils indiquent que l’augmentation récente et la plus controversée est celle de 2023 relative au relèvement des droits de sortie sur les bois transformés de 10% à 15% de la valeur Fob des essences dans le projet de loi des finances 2023 d’une part, et de 50% à 60% pour les grumes d’autre part.
Toute chose qui apporte un surplus de dépenses par rapport à l’année dernière. Car au courant de l’année 2022, pour une essence transformée comme le Sapelli et exportée, l’opérateur économique payait n droit de sortie, 13 645 Fcfa/M3. Mais au courant de l’année 2023, l’opérateur va payer pour la même essence transformée en droit de sortie, 43 548 Fcfa/M3. Ce qui, selon les acteurs de la filière bois, ” est au-delà de l’imaginaire “. Mécontents de cette asphyxie fiscalo-douanière, ils ont porté à l’attention du chef du gouvernement dans leur correspondance, qu’ils entreront en grève à partir du 02 janvier dernier. Depuis lors, ils ont suspendu les déclarations des douanes. Jusqu’à présent que rien n’a été fait, ils menacent de poursuivre le mouvement de grève par une mise en congé technique du personnel (estimé à plus de 10 000) en entreprises.
Contestation des valeurs
Pour éviter d’en arriver là -ce qui serait suicidaire pour l’économie du pays-, les opérateurs économiques du secteur du bois, proposent deux solutions au gouvernement. Il s’agit primo, : “du respect des mesures fiscalo-douanière contenues dans le rapport du comité interministériel et rappelées lors de la réunion présidée par le Premier ministre, qui consistaient à appliquer les taux de droit de sortie allant de 2 à 5% pour l’exportation des produits semi-finis, de 0% pour l’exportation des produits finis et maintenir ce taux à 10% de la valeur Fob des essences pour les produits de la première transformation ” et secundo, ” les valeurs Fob qui servent de base de taxation des produits forestiers doivent être celles fixées par arrêté N° 17/000489/Cf/A/Minfi/Dgd du 15 juin 2017 portant contestation des valeurs Fob des essences à l’exportation “