Par Perton Biyiha
Dans l’optique de mettre un terme aux exportations illégales de bois sur son territoire, l’Etat du Cameroun, comme 9 autres pays africains, est favorable au projet Tropical timber trade facility (Ttt). Il s’agit d’une initiative de la Commission des forêts de l’Afrique centrale (Comifac), financée à hauteur de 6 millions d’Euro, soit près de 4 milliards de F par l’Allemagne à travers la Coopération technique allemande Giz. Concrètement, le projet Ttt entend s’investir dans la sécurisation du domaine forestier des pays bénéficiaires, ainsi que l’introduction des contrôles crédibles de la légalité des bois dans ces pays. Cela va conduire entre autres, à une «augmentation de la production de bois légal qui entraînera une augmentation des recettes fiscales dans les pays d’Afrique centrale et permettra à la population locale, en particulier dans les zones rurales reculées, de bénéficier d’un emploi légal», précise la Comicaf. Par ailleurs, cela va «également ralentir la dégradation des forêts et contribuera ainsi à une meilleure protection de la biodiversité» poursuit l’institution sous régionale.
Le Cameroun est d’autant plus concerné par ce projet, au regard de la faible contribution du secteur forestier aux recettes budgétaires du pays. En effet, le pays possède l’une des plus grandes réserves forestières de la sous-région du bassin du Congo, avec plus de 22 millions d’hectares de forêts (48% de son territoire). Mais selon la Direction générale des impôts (Dgi), l’apport du secteur forestier pour les exercices 2018 et 2019 dans le budget de l’Etat, ne s’est respectivement chiffré qu’à 51 milliards de F et 49 milliards de F. Pourtant, seulement vers le Vietnam, pays d’Asie du Sud-Est, le flux illégal des exportations de bois est estimé à 58 millions de dollars US, soit 32 milliards de F entre 2016 et 2020, selon l’Ong Environmental Investigation Agency (Eia).

Le Tropical timber trade facility est la première étape d’un vaste projet qui vise l’interdiction des exportations de grumes, en gestation dans les 6 pays de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, Rca et Guinée équatoriale). Ce dernier pourrait prendre effet dès 2023, avec pour principal objectif de promouvoir la transformation locale de bois.