Par Mon’Esse
La croissance globale du Cameroun a été de 3,3% en 2023, inférieure au taux de 3,6% enregistré en 2022 et à la précédente prévision de croissance économique, prévue à 4% l’année dernière, selon la dernière communication du Fonds monétaire international (Fmi) sur le pays.
Cette tendance, explique la note publiée lundi au terme d’une mission du 25 avril au 8 mai Yaoundé, mais aussi de réunions virtuelles du 9 au 31 mai, est imputable à une combinaison de facteurs externes et internes, notamment des perturbations de la chaîne d’approvisionnement et de l’énergie, ainsi qu’une contraction de la production.
S’agissant de l’inflation, le Fonds constate qu’elle a diminué, passant de 7,3% à fin 2022 à 5,9% à fin 2023, mais elle reste largement au-dessus du seuil de tolérance de 3% fixé au sein de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac).
L’évolution des finances publiques, qui
«continue de présenter des quelques faiblesses avec un niveau des dépenses extrabudgétaires substantiel en 2023»,
a été globalement conforme aux objectifs du programme de réformes et des priorités des autorités en matière de politiques économiques, dans le cadre des 6è revues du programme de quatre 4 ans soutenu par les accords au titre de la facilité élargie de crédit (Fec), du mécanisme élargi de crédit (Medc) et de la première revue de la facilité pour la résilience et la durabilité (Frd).
Saluant le rééquilibrage budgétaire bénéficiant de la bonne tenue des recettes non pétrolières et des efforts déployés par les pouvoirs publics pour réduire les coûteuses subventions aux carburants, le Fmi déplore des dépassements sur les dépenses courantes, mais aussi l’inobservation de l’objectif de déficit primaire hors pétrole fixé dans le cadre du programme.
Les autorités présenteront ainsi un budget rectificatif pour 2024 afin, entre autres, de limiter certaines dépenses exécutées au moyen d’avances de trésorerie, et adopteront un plan d’apurement des arriérés intérieurs.
Si les perspectives de l’économie camerounaise demeurent positives, le Fmi souhaite la poursuite des réformes et un contexte extérieur favorable, la croissance économique devant atteindre environ 4% en 2024, l’inflation étant quant à elle prévue à 5,5% d’ici fin 2024.
«Le programme de réformes structurelles des autorités progresse de manière satisfaisante. Les efforts doivent cependant être intensifiés pour atteindre les objectifs ambitieux de la stratégie nationale de développement 2020-30 (SND30), et notamment pour dégager une marge de manœuvre budgétaire pour les investissements dans les infrastructures, tout en préservant la viabilité de la dette.»
Le Fonds demande également l’accélération des réformes visant à soutenir une transformation structurelle profonde de l’économie, en particulier pour améliorer le climat des affaires pour le secteur privé.
Les services du Fmi et les autorités camerounaises, apprend-on encore, sont parvenus à un accord au niveau des services pour conclure les 6è revues du programme appuyé par la Fec et le Medc, ainsi que la première revue de l’accord au titre de la Frd.