Par Mon’Esse
Une personne est décédée mardi dans la localité camerounaise de Ndiguina (Extrême-Nord), dans le département du Logone-et-Chari, au cours d’une bataille foncière opposant la communauté éponyme à des Malia, a-t-on appris de source locale.
Avec également une douzaine de blessés au compteur, ces deux voisins en sont venus aux mains, armes blanches à l’appui, lors d’une dispute autour de terres agricoles de contre-saison.
Les conflits autour du foncier, souvent meurtriers, éclatent régulièrement dans cette partie sahélienne du Cameroun, opposant diverses communautés locales.
Depuis des années, des batailles récurrentes opposent les Arabes Choas (agriculteurs) aux Mousgoums (pêcheurs), les Nations Unies en attribuant la cause à la course aux ressources naturelles et aux moyens de subsistance, dans un contexte conflictuel historique et socio-politique dans la zone.
En début décembre 2021, par exemple, ces affrontements communautaires s’étaient soldés par au moins 22 morts, 30 blessés graves et plus de 30.000 réfugiés vers le Tchad, à en croire le bilan des autorités locales.
Selon des enquêtes du Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), ces batailles ont pour origine «la raréfaction des ressources en eau». Au cours des dernières décennies, la surface du lac Tchad, dont le fleuve Logone est le principal affluent, a diminué de 95%.
Sur le terrain, les pêcheurs et les agriculteurs ont creusé de vastes tranchées pour retenir l’eau restante du fleuve afin de pouvoir à la fois pêcher et cultiver. Or, les tranchées boueuses piègent, et parfois tuent le bétail appartenant aux éleveurs, ce qui provoque des tensions et des combats.