Par Léopold DASSI NDJIDJOU
L’ex inspecteur général des Armées qui avait passé l’arme à gauche le 7 juin dernier en France et arrivé à Yaoundé le 21 juin 2024, a reçu les honneurs de la République au Quartier général en présence du gratin militaire et administratif, sa famille et connaissances sous la présidence du Mindef. A l’entame, il y a eu la procession funèbre qui a conduit la dépouille de l’officier de la Chapelle ardente de la Brigade du quartier général où a eu lieu la veillée mortuaire, à la Cour d’honneur.
Un moment de solennité marqué par le silence devant la grande faucheuse, le pas hautement marqué et synchrone des hommes en tenue qui accompagnent le cercueil bariolé des couleurs nationales. Par la suite, Joseph Beti Assomo a décoré la dépouille de la croix de la valeur militaire à titre posthume à l’ordre de la Nation, selon le décret présidentiel du 24 juillet 2024 lu par Serge Cyrille Atonfack Guemo, le patron de la communication au Mindef. Selon les propos du chef de l’Etat, il était un « officier général valeureux, patriote et loyal aux institutions de la République, qui a toujours assuré avec zèle et dévouement toutes les responsabilités que le haut commandement lui a confiées. Homme de devoir, le vice-amiral N’Gouah N’Gally Guillaume faisait partie des icônes qui auront marqué de leurs indélébiles empreintes les forces de Défense camerounaise.
Son action au service de la Nation et ses élogieux états de service serviront d’exemples aux futures générations d’officiers de nos forces de Défense et de sécurité ». L’éloge funèbre quant à lui, est lu par le général de division, Saly Mohamadou, commandant de la 4ème région militaire interarmées. « Un homme dont la vie a été marquée par l’honneur, le courage et le dévouement…Qui était celui que nous pleurons aujourd’hui ? Il a consacré sa vie à servir la Nation sous le drapeau avec bonheur et fidélité. Il n’était pas seulement un officier de marine exceptionnel, il était un mentor, un modèle et un père de famille dévoué. Pendant sa carrière de 63 ans, a été exemplaire. » Pour terminer, la lecture de la lettre de condoléances du chef de l’Etat adressée à la famille du défunt a été lue par le préfet du Mfoundi. « J’ai appris avec tristesse, le décès du vice-amiral N’Gouah N’Gally Guillaume, inspecteur général des Armées, survenu le 7 juin 2024 à Paris des suites de maladie. Je mesure la profondeur de votre chagrin.
Officier valeureux, patriote et loyal aux Institutions de la République, le vice-amiral N’Gouah N’Gally Guillaume faisait partie des grandes figures des Forces de défense camerounaise. Son action méritoire sous les drapeaux pendant plus de 60 années, les états de service élogieux serviront de lumineux repères sur le chemin des générations actuelles et futures des officiers de nos forces de Défense et de sécurité. En cette douloureuse circonstance, je vous adresse mes sincères condoléances ». Immédiatement après la cérémonie protocolaire, le cortège a mis le cap sur Bikoui, son village natal, par Lolodorf où il a été inhumé à sa résidence, le samedi 10 août dernier.
Qui était le vice-amiral Guillaume N’gouah N’gally ?
Guillaume Ngouah Ngally qui quitte le monde des vivants à 85 ans a été un maillon essentiel des Forces de défense et de sécurité de l’Armée camerounaise. Du 11 mars 1980 jusqu’au 11 mars 2011, il est pendant 31 ans, le chef d’État-major de la Marine nationale. Depuis le 11 Mars 2011, il est Inspecteur général des Armées (terre, air et mer). Il est le premier commandant de l’opération interarmées Delta (à Bakassi -Conflit Nigeria – Cameroun), du 1er janvier 1994 au 15 mai 1995. Dans le cadre de l’exercice de ces différentes fonctions, il a participé à de très nombreux séminaires, colloques, missions et symposiums à travers le monde sur les problèmes de Défense et en particulier ceux relatifs au droit de la mer, à l’action de l’État en Mer, à la Sécurité maritime et à la Stratégie navale. Il s’est également spécialisé en stratégie génétique et en géostratégie. En ce qui concerne sa formation professionnelle, de 1961 à 1963, il est diplômé de l’École navale française à Brest. En 1962, il est breveté parachutiste à Pau en France. De 1968 à 1972, il est diplômé de l’École des officiers de gendarmerie française. En 1974, il est diplômé de l’École d’État-major Yaoundé (1ère Promotion). De 1986 à 1988, il est breveté de l’École supérieure de guerre interarmées de Paris-Esig (Bems), section marine. Le défunt est né le 27 septembre 1939 à Bikoui par Lolodorf, dans le département de l’Océan, dans la région du Sud. Il mène ses études secondaires au Lycée Général Leclerc sanctionnées par l’obtention d’un Baccalauréat mathématiques élémentaires. Plus tard, il obtiendra la Licence et la maîtrise en droit et en sciences économiques et un Diplôme de l’Institut de criminologie de la faculté de Droit de Paris (Panthéon). En ce qui concerne les décorations, au plan national, il a reçu : la Médaille de la force publique, Chevalier du mérite camerounais, Officier du mérite camerounais, Commandeur du mérite camerounais, Grand cordon du mérite camerounais (Dignité), Médaille de la valeur militaire à l’ordre des armées avec citation, Médaille de la vaillance avec palmes en or (Citation), Chevalier de l’ordre national de la valeur, Officier de l’ordre national de la valeur, Commandeur de l’ordre national de la valeur, Grand officier de l’ordre national de la valeur (Dignité). A l’étranger, il a été fait en 1995, Officier de l’ordre national de la légion d’honneur en France. Quant à ses grades successifs, il est élevé au grade de vice-amiral le 25 septembre 2001 ; il est contre-amiral le 5 février 1993 ; capitaine de vaisseau le 1er janvier 1988 ; capitaine de frégate, le 1er juillet 1982 ; Capitaine de Corvette après changement de corps avec effet rétroactif, le 11 mars 1980 ; chef d’escadron de la gendarmerie, le 1er juillet 1977 ; capitaine de gendarmerie, le 1er juillet 1970 ; enseigne de vaisseau de première classe, le 1er mars 1966 ; enseigne de vaisseau de deuxième classe, le 1er août 1963.
