Par Paul Tjeg
Le sous-préfet du Mfoundi, une unité administrative de la région du Centre, dont le chef-lieu est Yaoundé, la capitale du Cameroun, a décidé d’interdire les activités annoncées d’une loge maçonnique baptisée la Grande Loge Prince Hall des maçons francs et acceptés du Cameroun. La décision de l’administrateur civil a été motivée par le fait que cette confrérie n’a pas une existence légale et que la laisser dérouler son programme pourrait perturber l’ordre public.
La Grande Loge Prince Hall des maçons francs et acceptés du Cameroun que promeut le congolais Samuel Badinga est une confrérie dissidente. Ses membres ont quitté les rangs de la Grande Loge nationale du Cameroun (GLC), consacrée comme l’unique Puissance maçonnique Souveraine au Cameroun, en raison de l’absence d’alternance dans les sphères de décision. Une nouvelle obédience maçonnique ne serait donc pas vue d’un bon œil par la GLC. On la soupçonne d’ailleurs d’influencer les décisions des autorités administratives afin de maintenir La Grande Loge Prince Hall des maçons francs et acceptés du Cameroun dans l’illégalité.
Les membres de la Franc-maçonnerie occupent de hautes fonctions au sein du gouvernement camerounais ou coordonnent d’importants projets gouvernementaux. Certains de ces hauts responsables sont souvent recommandés par l’organisation. On se souvient qu’en 2019, la GLC avait écrit au Premier ministre Joseph Dion Ngute, afin qu’il facilite la nomination de l’un de ses membres au poste de coordinateur de l’unité opérationnelle du projet de dégazage du Lac Monoun.
«A l’heure ou la pleine lumière du jour éclaire les intelligences, nous venons auprès de votre autorité vous apporter le statut républicain des Francs-maçons de la Grande Loge Unie du Cameroun. Notre ordre initiatique, respectueuse des institutions et des valeurs républicaines, vous renouvelle toute sa disposition à œuvrer à vos côtés à la consolidation de notre vivre ensemble… En effet nous avons l’honneur de vous recommander votre collaborateur Monsieur Ndjikam Mama Désiré au poste de collaborateur de l’unité opérationnelle de Gestion du projet Lac Monoun» Pouvait-on lire dans la correspondance.