Par Eric Boniface Tchouakeu
Selon les résultats des sondages de cet institut qui ne donne non plus aucun détail ou presque sur sa méthodologie de travail, Paul Biya arriverait en tête des intentions de vote avec 41,66% des suffrages devant Samuel Eto’o Fils, 16,58% de voix. Ce dernier a pourtant indiqué qu’il n’était pas candidat à cette élection le 11 juin dernier à travers une publication sur le réseau social Instagram. Enfin, Maurice Kamto arriverai en troisième position avec 15,77% des suffrages. Il faut relever que les résultats de l’Institut de Sondage Perspectives Africaines sont très différents de ceux publiés le 07 juin 2024 par l’organisation de la société civile dénommée English Cameroon for a United Cameroon, qui mène régulièrement des sondages d’opinion depuis quasiment quatre ans sur la situation politique au Cameroun.
D’après donc les résultats des sondages publiés le 07 juin 2024 par English Cameroon for a United Cameroon, si la présidentielle avait lieu aujourd’hui, Maurice Kamto arriverait en tête avec 51,81 % de voix, suivi de Cabral Libii : 19,75% de suffrages, devant l’actuel Chef de l’Etat Paul Biya qui n’arriverai qu’en troisième position avec 13,18% de voix, juste avant Joshua Osih ,quatrième avec 03,65% de suffrages.
Evidemment, comme il fallait s’y attendre, aucun des résultats de ces sondages n’est accepté par plusieurs acteurs de la classe politique. Certains y perçoivent même des manœuvres pernicieuses de manipulation de l’opinion à l’approche de la présidentielle théoriquement prévue au second semestre 2025.
Il convient de relever qu’au Cameroun, il est n’est pas habituel de voir des organisations réaliser et rendre publique les résultats des enquêtes d’opinion sur le terrain politique, et particulièrement en ce qui concerne les élections. Et pourtant le sondage qui représente une enquête basée sur des statistiques, est une pratique aujourd’hui ancrée dans toutes les démocraties. Ses résultats permettent aux acteurs politiques censés représenter les populations de prendre position.
Les enquêtes d’opinion de ce point de vue, en dépit de leurs limites, constituent donc des outils d’orientation des décisions politiques. Relativement aux élections, les sondages d’opinion permettent dans une grande majorité des cas de prévoir le ou les futurs vainqueurs. Ils peuvent donc dans le contexte du Cameroun et celui de nombreux pays africains, contribuer à lutter contre des fraudes et des contestations des résultats des élections qui conduisent parfois à des crises post-électorales. Ailleurs, les instituts de sondages prédisent généralement et souvent avec exactitude les résultats des élections. Il est possible de le faire dans tout système démocratique ou qui se présente comme tel.
Au Cameroun, et en Afrique, il serait loisible d’encourager la création ou l’accroissement des structures ayant pour principale mission d’effectuer régulièrement des sondages sur le terrain politiques, afin d’améliorer ou consolider la gouvernance démocratique.