Par Pierre Laverdure OMBANG
En octobre 2016, d’importantes manifestations ont éclaté dans les villes des régions anglophones. Le gouvernement camerounais a répondu en déployant des soldats pour réprimer les manifestations. Six semaines après le début des manifestations, six manifestants avaient été tués et plus de 100 avaient été arrêtés. En septembre 2017, les séparatistes des régions anglophones se sont insurgés contre le gouvernement camerounais, et le 1er octobre, le Southern Ambazonian , Ambazonia Consortium United Front (SCACUF) a déclaré l’indépendance de la République Fédérale d’Ambazonie . La situation a évolué en un conflit armé incluant des violations des droits de l’homme appelé la crise anglophone.
Des résolutions finales arrêtées au quatrième jour du grand dialogue national. La commission de décentralisation ayant proposé un statut spécial pour les régions anglophones, ainsi qu’une plus grande autonomie locale. Parmi ces recommandations figuraient la construction entre autres d’un aéroport et d’un port maritime dans les régions anglophones, le changement de nom du pays en “République unie du Cameroun”, des mesures plus renforcées contre la corruption et une intensification des efforts pour réinsérer les anciens combattants séparatistes.
Deux ans après le grand dialogue national , le bilan de la mise en œuvre des mesures annoncées est faible. Pourtant, beaucoup d’espoirs avaient été placé dans cette rencontre en vue du retour de la paix et de la reconstruction dans les deux régions anglophones du Cameroun. Des recommandations importantes avaient été pourtant prises, telles que l’attribution d’un statut spécial aux deux régions anglophones, la reconstruction de ces régions détruites par la guerre, le cessez-le-feu entre l’armée républicaine et les sécessionnistes, la démobilisation et la réinsertion des rebelles, etc…
Si des résultats ont été réalisés avec la libération de quelques prisonniers de cette crise au lendemain du GDN, ou la reprise progressive de l’activité commerciale dans les zones sinistrées, ce n’est pas encore le retour intégral à la paix. La guerre continue entre combattants séparatistes et l’armée. La reconstruction des deux régions peine à se matérialiser et le statut spécial qui confère une gestion plus autonome des deux régions reste un défi.
Le Comité de suivi du Grand dialogue national piloté par le Premier ministre Joseph Dion Ngute a évalué les actions menées sur le terrain. Selon ce dernier les importantes mesures prises par le Président Paul Biya ont apporté beaucoup de changements dans les deux Régions anglophones.
Dion Ngute a exhorté tous les membres du Comité de suivi et de la mise en œuvre des résolutions du Grand dialogue national, de bosser jusqu’au bout pour ramener la paix totale sur le terrain devant les terroristes vomis par les populations du NoSo. Une guerre qui dure et qui aura déjà fait plus de 10.000 morts.