Par Serge Aimé Bikoi
Pour ceux et celles qui ne le savent pas, cet événement politique est placé sous le thème : “Mrc Centre 1: une fédération en marche pour le changement dans la paix et par les urnes”. C’est la première fois depuis la fin de l’élection présidentielle du 7 octobre 2018 que le leader national du Mrc obtient l’onction des autorités administratives d’organiser un évènement politique d’une telle trempe. En effet, depuis l’enclenchement du cycle de la contestation post-électorale de 2018, le pouvoir de Yaoundé n’a plus jamais permis au Mrc de tenir une manifestation pacifique dans le siège des institutions de la république. La preuve, dès l’entame de la contestation post-électorale marquée par la résistance au hold-up électoral enclenchée vers la fin de l’année 2018-début an 2019, le régime en place a, de manière outrancière, réprimé et opprimé toute velléité de protestation dirigée par Maurice Kamto, les cadres de son directoire, ainsi que de nombreux militants et sympathisants du parti, restés fidèles aux idéaux du parti. Le président national du Mrc, des cadres et plus de 500 militants et sympathisants en avaient, d’ailleurs, fait les frais que ce soit les 26, 27 et 28 janvier 2019 dans les villes de Yaoundé, Douala, Dschang, Bafoussam, etc, que ce soit le 1er juin 2019 à Yaoundé, Douala et autres, que ce soit même le 20 septembre 2020 dans plusieurs villes camerounaises. A cause de la décision du directoire d’organiser ces manifestations pacifiques liées à la résistance au hold-up électoral, M. Kamto, Mamadou Mota, Albert Dzongang, Alain Fogue, Appolinaire Oko le grand, Sa Majesté Pierre Marie Biloa Effa, Gaston Serval Abe(Valsero), Guy Laurent Kouam et des centaines de militants avaient été arrêtés, puis conduits dans les geôles des commissariats de la place. C’est par la suite qu’ils avaient été inculpés et écroués à la prison centrale de Yaoundé. Même les alliés au président national du Mrc avaient été, eux aussi, interpellés, tout autant que ceux qui avaient lâché du lest et avaient démissionné. Feux Paul Eric Kingue, Christian Penda Ekoka, ou encore Célestin Djamen, Christian Fouelefack, Michèle Ndoki, en sont des exemples.
Après avoir donc essuyé plusieurs formes d’interdiction depuis fin 2018 jusqu’en 2023, le parti de Maurice Kamto, cinq ans après, est, malgré tout, autorisé, aujourd’hui, à tenir son premier grand meeting dans la ville-capitale, Yaoundé. Après cinq ans de répression systématique du pouvoir en place, un nouveau jour se lève pour le Mrc à Yaoundé, qui s’apprête, sans conteste, à opérer une démonstration de force à Mendong. Question de remobiliser, de revitaliser, de revivifier et, par corollaire, de redynamiser la masse de militants de la capitale politique métropolitaine. Cet événement politique se tient dans un contexte politique, où 62 militants croupissent encore dans les geôles infectes des prisons camerounaises. Le trésorier national du parti, Alain Fogue, a, d’ailleurs, écrit au président de la république, Paul Biya, il y a quelques jours. Histoire de solliciter la libération de tous ses camarades de parti. Surtout que le Groupe de travail des Nations unies a émis un avis dans ce sens-là.
Des dizaines de milliers de militants, qui, depuis ce matin, sont en route pour Yaoundé, viennent communier avec de milliers de leurs camarades de parti résidents dans la ville. L’enjeu fondamental est d’insuffler une nouvelle énergie, mieux de catalyser de nouvelles forces dans le dessein de l’atteinte de nouveaux enjeux et défis. Les échéances électorales de 2025 ou avant en sont un enjeu capital. D’où l’incitation massive de la démographie électorale du Mrc à s’inscrire sur les listes électorales. Sans doute M. Kamto va-t-il réitérer cet objectif principal à Eric Njabon, président du bureau régional du Mrc Centre 1, et à son équipe. Objectif qui mérite d’être atteint pour capitaliser les échéances électorales futures. Des compatriotes de la diaspora, partis de l’hexagone pour la capitale politique métropolitaine, venus par grappes, viennent, dans le même sillage, apporter leur soutien à leurs milliers de camarades afin d’allier leurs forces et de construire une dynamique collective, mieux une solidarité mécanique pour hisser le principal parti d’opposition au frontispice de la réussite. Sans conteste, c’est un grand meeting historique que des milliers de militants s’apprêtent à vivre ce samedi, 6 mai 2023 au stade Camp Sic Mendong. Qui vivra verra donc!
