Par Rostand Tchami
L’année scolaire 2021-2022 a été lourdement frappée par la grève des enseignants. Une grève menée pour faire pression sur le gouvernement au sujet de leur chapelet de revendications portées précédemment à son attention en vue de l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail. Face à ces mouvements d’humeur, le président de la République avait prescrit aux membres du gouvernement, notamment ceux en charge de l’Education de base, des Enseignements secondaires et de la Fonction publique, certaines dispositions en vue d’y apporter des solutions efficaces.
C’est à cet effet que s’est tenue le 30 août dernier, une communication gouvernementale qu’a présidée le ministre de la Communication, René Emmanuel Sadi. Y ont pris part, les ministres de l’Education de base, Laurent Serge Etoundi Ngoa, des Enseignements secondaires, Nalova Lyonga et de la Fonction publique, Joseph Le. Dans son discours de circonstance, le Mincom a passé au scanner les résultats de la mise en œuvre des mesures prescrites par le chef de l’Etat, par les différents départements ministériels concernés.
Avancement de grade
Ainsi, a-t-il souligné, au plan financier, s’agissant des enseignants du secondaire, la mise en œuvre de ces mesures a déjà permis : la prise en charge financière de tous les enseignants du secondaire encore sous le principe des 2/3 d’une part, et l’attribution de l’indemnité de logement à tout le personnel du ministère des Enseignements secondaires qui n’en bénéficiait pas d’autre part, pour un coût mensuel de 1,5 milliard de Fcfa chaque mois et ce, depuis le mois de mars 2022 ; la prise en charge financière de 4 711 agents publics du ministère des Enseignements secondaires dont 3 966 enseignants de la promotion 2021, entre mars et août 2022, jusque-là pris en charge aux 2/3 ; le traitement des avancements de grade pour 4 924 personnels de ce même département ministériel disposant d’actes d’avancement de grade, et 10 382 avancements d’échelon pour un coût mensuel de 484,5 millions de Fcfa ; la mise à jour du paiement de 139 729 avancements d’échelon signés avant le 1er avril 2022 pour 64 839 personnels pour un coût mensuel de 1,6 milliards de Fcfa ; l’apurement depuis le mois de mai 2022, de 3,5 milliards de Fcfa chaque mois, de la dette due au titre de rappels, évaluée à 54,5 milliards de Fcfa.
A date, a-t-il récapitulé, « 14 milliards de Fcfa ont déjà été payés ». Pour ce qui est des enseignants de l’éducation de base, René Emmanuel Sadi a informé les responsables de ces départements ministériels ont déjà procédé au paiement des indemnités de logement à 3 093 personnels et à la prise en charge financière de 1 322 instituteurs contractuels, ainsi qu’au début du paiement des rappels y afférents, pour un montant de 3,5 milliards de Fcfa sur une dette évaluée à 6,1 milliards de Fcfa ; au paiement des effets financiers liés à l’intégration pour 13 585 instituteurs contractuels disposant d’actes d’intégration, pour une incidence financière mensuelle de 387 millions de Fcfa. Seulement, a-t-il précisé, « les rappels liés à ces intégrations ainsi que les avancements d’échelon et de grade seront apurés dès le mois de janvier 2023, conformément aux hautes instructions du chef de l’Etat ».
Rentrée des enseignants
Au plan administratif, s’agissant du traitement des dossiers au niveau du ministère de la Fonction publique et de la réforme administrative, le patron de la communication a fait savoir que la mise en œuvre des mesures a permis : la mise sur pied d’une procédure rapide du traitement des dossiers d’intégration ramené au délai impératif de 3 mois maximum, et ayant permis à ce jour, le traitement de 22 967 dossiers ; la simplification des procédures de traitement des dossiers, par l’instauration d’un protocole de réception et d’archivage numériques étendu aux délégations régionales ; la suppression du système des avances de soldes rapides ; le recrutement des instituteurs de l’enseignement technique formés et en attente d’intégration ; la reprise en solde directe des enseignants en service dans les régions sinistrées par les conflits armés ; le traitement de tous les dossiers d’intégration et de reclassement des personnels du corps des enseignants jusque-là en instance. Mais cette batterie de mesures, semble ne pas convaincre le corps enseignant. Dans un communiqué de presse publié quelques minutes seulement après cette communication gouvernementale, les responsables des mouvements Seca, Ots et Ota ont annoncé la prise à effet immédiat, le 31 août 2022, du mot d’ordre de grève lancé la semaine dernière. Ils ont donc commencé par boycotter la rentrée des enseignants avant de poursuivre avec celle des élèves, le 05 septembre prochain.