Par Serge Aimé Bikoi
C’est en signe de solidarité et d’hommage à la mémoire des deux mototaximen décédés à Yaoundé 1er et à Yaoundé 2eme la semaine dernière à cause de la maladresse de certains agents de la police municipale.
Dans un document de deux pages parvenu à notre rédaction, les leaders syndicaux de ce secteur d’activité disent non aux morts sur la voie publique de leurs camarades en raison de la maladresse de certains agents de la police municipale. Ils s’insurgent également contre les violences faites sur leurs camarades par ces agents municipaux, tout autant qu’ils protestent contre les abus de pouvoir exercés sur eux sur la voie publique.
Les syndicats des conducteurs des moto taxis s’opposent, dans la même veine, à la connivence suspecte entre ces agents de la police municipale et la gendarmerie nationale au détriment des mototaximen, ils répugnent l’arnaque de leurs membres sur la voie publique et disent non aux contrôles illégaux des motos par les agents de la police municipale. Ils disent enfin non au refus de l’application du décret du président de la république du 9 août 2022 fixant les modalités d’exercice de la police municipale. Les leaders syndicaux rappellent, d’ailleurs, qu’ils avaient adressé une correspondance au premier ministre en date du 9 novembre 2023. Question d’attirer son attention sur une situation d’une gravité exceptionnelle, à savoir le non-respect dudit décret dans ses articles suivants : 3; 5; 12; 18; 19; 20 et 23 par le ministre de la Décentralisation et du Développement local(Minddevel). Bertin Mathieu Fodjeu et ses camarades leaders syndicaux décrient le fait que certains agents de la police municipale se comportent sur la voie publique comme des coupeurs de route. Ils expliquent, en réalité, que cette sonnette d’alarme n’a pas été prise en compte par le gouvernement camerounais. Pourtant, elle devait permettre non seulement, ajoutent-ils, de prévenir, mais d’anticiper sur certaines éventualités. Selon les leaders syndicaux, cette défaillance a pour conséquence le décès de trois de leurs camarades à Yaoundé 1er et à Yaoundé 2ème.
Le lancement de ce mot d’ordre de grève intervient après l’incident survenu le 18 avril dernier entre la police municipale et des conducteurs de moto. Le ministre de l’Administration territoriale est, d’ailleurs, monté au créneau pour sermonner les maires des communes d’arrondissement de Yaoundé. Selon Paul Atanga Nji, les agents de la police municipale effectuent des cotisations hebdomadaires avec l’argent raquetté auprès des mototaximen et des commerçants au vu et au su des magistrats municipaux. Le Minat a, dans le même sillage, rappelé qu’ils ne sont pas indispensables. Yaoundé et Douala, a-t-il ajouté, peuvent fonctionner normalement sans moto. P. Atanga Nji a, à témoin, pris l’exemple de Buea où l’activité de moto taxi n’existe pas. Ce jour-là, le patron des autorités administratives a dressé un tableau sombre du secteur de la moto taxi au Cameroun.