Par Mohamed Moluh
Il faut dire que l’ensemble immobilier mis en vente est constitué de chambres ultramodernes, ainsi que des appartements disposant d’une à cinq chambres. Les prix de vente, apprend-on, oscillent entre 30 millions et 836 millions de Fcfa. « Cet imposant immeuble constitue une amorce à la relance de la production, conformément aux orientations du chef de l’État.
Rappelons que Les bénéfices issus de la vente de ce produit permettront à la Sic de réaliser la construction des logements sociaux et d’être constante dans la production de masse à travers la mise en place d’une base industrielle à l’horizon 2026 », explique le directeur général de la Sic, Ahmadou Sardaouna, dans une invitation adressée à certaines autorités de la capitale politique camerounaise.
Pour dire vrai , faute de rentabilité de son activité, qui consiste à promouvoir le logement social, dont les coûts de location sont réduits et fixés par l’État, la Sic entend désormais développer des projets de construction à grande échelle d’appartements de haut standing afin de se procurer des revenus servant à construire cette fois-ci des logements sociaux. Selon les prévisions de cette société d’État, à l’horizon 2035, il est question « de produire, de manière régulière, 10 000 logements de haut standing et 30 000 logements sociaux pour faire face à la demande pressante des différentes couches sociales du pays, surtout à faible revenu y compris la couche estudiantine », peut-on lire dans les documents de l’entreprise servis à la presse.
L’on note un déficit de 2,5 millions de logements. Pour atteindre cet objectif devant permettre de réduire le déficit de logements actuellement estimé à 2,5 millions d’unités dans le pays, le gouvernement camerounais et la Sic comptent sur la finalisation, annoncée, pour 2026, du projet de construction d’une base industrielle de production des matériaux et de préfabriqués, en cours dans la localité de Mbankomo non loin de Yaoundé. Ce projet est lui-même une composante du projet de construction de 10 000 logements sociaux à Yaoundé et ses environs, exécuté par la firme italienne Pizzarotti.
Cependant, en attendant la fin du projet Pizzarotti, un nouveau projet de construction de 3 000 nouveaux logements est, d’ores et déjà, en cours à la Sic. En effet, dans une interview parue en janvier 2024 dans l’hebdomadaire L’Action, le journal du Rdpc, le parti au pouvoir, le Dg de la Sic a annoncé le démarrage de ce projet, qui s’étalera sur la période 2024-2026. À en croire Ahmadou Sardaouna, ce programme devrait débuter dès le mois de janvier 2024, avec « le lancement (…) de la construction de 291 logements à la cité verte (Yaoundé, département du Mfoundi, région du Centre) ». On ignore pour l’instant si ce calendrier a été tenu.
Il est également prévu, poursuit le Dg de la Sic, « la construction de 432 logements à Maroua (région de l’Extrême-Nord), 538 à Garoua (région du Nord) et 276 à Sangmélima (région du Sud). (…) En ce qui concerne la réhabilitation du parc immobilier, dont le taux de vétusté est de 60%, nous comptons réhabiliter les logements des cités de Kotto (Douala), Palmiers (Douala), Buéa, Garoua et Maroua ».
Selon les estimations de la Sic, ce programme nécessitera un investissement de 453 milliards de Fcfa. Ce qui laisse cependant croire qu’il ne s’agira point de logements sociaux. En effet, investir 453 milliards de Fcfa dans la construction de 3 000 logements induit un coût moyen du logement à 151 millions. Pour amortir un tel investissement sur 50 ans, il faudra que le loyer mensuel soit fixé à plus de 250 000 Fcfa. Ce qui est très loin des caractéristiques des logements sociaux.
Les projets annoncés par le Dg de la Sic devraient permettre à cette entreprise publique de densifier son programme de construction à grande échelle des logements dans le pays. Ceci, après une longue période de léthargie, qui a certainement contribué à creuser le déficit de logements au Cameroun. C’est donc un jour nouveau qui va se lever au Cameroun pour les logements sociaux ceci grâce au travail d’hercule de son Dg.