Par Léopold DASSI NDJDJOU
C’est une affaire rocambolesque, digne des intrigues de Franz Kafka dans son célèbre roman, Le procès. Dans ce chef-d’œuvre, on est en plein d’ans l’absurde, le surréalisme tel que celui qu’a vécu Jean François Channon, le Dp du plus vieil organe de presse privée au Cameroun, avec ses 44 ans bien sonnés.
Pour la publication d’un droit de réponse sur l’affaire Jebale, il a passé 8 heures ce 17 janvier 2022 au Service central de recherches judiciaires de la Gendarmerie nationale. On lui reprochait d’avoir publié, tenez-vous tranquille, « un droit de réponse qui a mis en cause le sous-préfet de Yaoundé 7, élite de Jebale et qui a porté plainte contre, non pas Le Messager ou son Dp, mais contre ses frères du village autour du droit de réponse querellé ».
Quelqu’un y comprend quelque chose ? Le sous-préfet porte plainte contre ses frères du village, et qui interroge-t-on ? C’est un journaliste, Dp d’un quotidien ! Erreur sur la personne ? Qui peut y croire !
« J’ai été entendu longuement au bon vouloir d’un enquêteur aux attitudes rudes ».
confie-t-il à la sortie du premier round du questionnement d’une durée de 8 heures.
« A la fin, je devais être mis sous garde à vue pour être conduit chez le procureur demain matin. Face mon état de santé, il m’a été demandé de revenir le matin à 8 heures pour être présenté au Procureur de la République. C’est le procureur de la République qui décidera du sort du Dp de Le Messager que je suis ».
explicite l’infortuné.
Il est donc rentré chez lui complètement choqué par le traitement qu’il a reçu, à savoir dans l’incapacité de prendre ses médicaments hypertension artérielle, faire sa séance de kiné quotidienne et surtout prévenir sa famille.
Un résumé d’une mésaventure, un cauchemar dans un monde ubuesque. Il précise par ailleurs que c’est Momo Jean André, son collaborateur et chef d’Agence qui s’est porté garant sur sa personne pour le matin du 18 janvier 2022. Pour rappel, en dates des 13 et 15 septembre 2022, le journal Le Messager avait publié un article portant sur un litige foncier dans l’île de Jebale dans le département du Wouri.
Au lendemain de cette publication, un collectif soit-disant des chefs de Jebale a envoyé un droit de réponse que Le Messager a publié le 20 septembre 2022. Dans ledit droit de réponse, les auteurs ont indexé une élite de Jebale actuellement aux responsabilités administratives comme sous- préfet de Yaoundé 7. Ce dernier a porté plainte pour diffamation au Service central de recherches judiciaires de la gendarmerie nationale à Yaoundé. Le Dp a donc été cité pour avoir permis cette publication.