Par Serge Aimé Bikoi
C’était au cours d’un point de presse qu’il a donné au siège de la bourse du travail à Messa. Face à l’augmentation des prix des carburants à la pompe, le président fédéral, porte-parole des syndicats des chauffeurs des transports routiers du Cameroun, continue d’exiger du gouvernement l’application des mesures d’accompagnement eu égard à la hausse des prix de certains produits pétroliers.
De prime abord et de manière diplomatique, ce leader syndical exprime sa gratitude au gouvernement pour la hausse des prix de taxis, qui sont passés de 250 Fcfa/jour à 300 Fcfa et 300 à 350 Fcfa dans la nuit. Il refuse, par contre, “que d’autres mesures d’accompagnement, déposées sur la table du gouvernement, fassent l’objet du dilatoire et des promesses qui n’ont jamais été tenues“. Patrice Samen demande, à nouveau, au gouvernement d’ouvrir un dialogue franc, sincère et technique et non politique dans l’optique de répondre à leurs doléances. Ce leader syndical annonce à la presse nationale et internationale qu’il se réserve le droit d’engager toutes actions reconnues aux syndicats et susceptibles de faire résonner leur cri de cœur dans le siège des institutions de la République. P. Samen affirme sans ambages: “les chauffeurs ont aussi droit à la vie, à un travail décent, à être affilié à la Cnps(Caisse nationale de prévoyance sociale), à nourrir et à soigner leurs familles”.
Le représentant des syndicats des chauffeurs des transports routiers du Cameroun égrène le chapelet d’autres mesures d’accompagnement que ses camarades syndicalistes et lui attendent du gouvernement :
- La lutte systématique contre transport clandestin
- La lutte contre les chauffeurs clandestins
- La réduction maximale des barrières de contrôle routier (police, gendarmerie, ministère des Transports, douane, etc) à travers le territoire national.
- La baisse immédiate des tarifs d’assurance et la réduction de leur périodicité de paiement
- La révision du décret signé par le premier ministre concernant le port du badge sécurisé d’identification des conducteurs de taxis
- La lutte systématique contre le carburant frelaté
- La réactualisation de tous les cadres institutionnels de dialogue social entre le gouvernement et les syndicats
- La signature des décrets d’extension des conventions collectives du secteur des transports routiers
Rappelons que c’est le 31 janvier 2023 que le gouvernement a décidé, à compter du 1er février 2023, de la hausse des prix de certains hydrocarbures et du maintien du prix du pétrole lampant. En effet, le prix du Super passe, désormais, de 630 à 730 Fcfa le litre. Il y a aussi 145 Fcfa d’augmentation sur le gasoil qui passe à 720 Fcfa. Aussi a-t-il décidé de revaloriser la rétribution des agents de l’État à hauteur de 5,2 % dans le dessein de soutenir le pouvoir d’achat des Camerounais. Le gouvernement veut, dans la même veine, faire passer le Salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig) de 36270 à 41875 Fcfa. Toutes ces mesures prises ce jour-là n’ont pas rencontré l’assentiment des leaders syndicaux et des partenaires sociaux qui, au sortir de la concertation avec le gouvernement à Yaoundé, ont, presque tous, exprimé leur exaspération face à l’entourloupe et à l’esbroufe du Secrétaire général des services du premier ministre, qui a commis un communiqué de presse dans ce sens sans tenir compte des exigences et propositions faites, lors de cette assise, par les représentants syndicaux.
