Par Rostand TCHAMI
Les hépatites virales B et C restent un problème de santé publique majeur à travers le monde et au Cameroun. Pendant que le monde enregistre environ 124 mille décès dus aux conséquences des hépatites, au Cameroun, 1,3% de personnes souffrent de l’hépatite C et 8,3% de l’hépatite B. Au cours d’un point de presse donné hier, le ministre de la Santé publique a souligné que cela est du fait de l’ignorance, la méconnaissance des populations et l’adoption des pratiques et des comportements à risques. Toutes choses qui selon lui,
“exposent chaque jour de plus en plus des personnes à cette maladie qui du reste, est l’une des plus infectieuses”.
Face à cette situation peu reluisante, a indiqué le Minsanté, le gouvernement a pris acte de la gravité des conséquences et des méfaits des hépatites virales.
C’est pourquoi, il (le gouvernement) a entrepris de multiples actions qui entre autres, ont permis : de rendre fonctionnels à ce jour, 19 centres de traitement agréés et 2 centres de dispensation sur l’ensemble du territoire national ; les algorithmes de prise en charge ont été élaborés et l’accompagnement des patients se fait par des subventions sur les médicaments utilisés dans le protocole des soins ; la réduction de 82% du coût global des médicaments de prise en charge de l’hépatite C et de 60% de celui relatif à l’hépatite B par le mécanisme de subvention. Seulement, Manaouda Malachie a lui même relevé que ces actions bien que salutaires, laissent entrevoir la nécessité d’en conduire d’autres, notamment en rapport avec l’information, l’éducation et la sensibilisation sur la prévention et la prise en charge des hépatites. Par conséquent, a-t-il révélé, la commémoration de la 12e édition de lutte contre les hépatites, ouvre la voie à tout un mois d’activités.
Charge virale
“Il s’agira pour les différents acteurs mobilisés, de mettre en œuvre la sensibilisation, la détection et la prise en charge des hépatites pendant tout un mois. Aussi au cours des prochains jours, les équipes déployées sur le terrain, mèneront entre autres activités, des rencontres scientifiques, des caravanes de sensibilisation et des séances gratuites de dépistage”,
a informé Manaouda Malachie.
Parlant de la sensibilisation, et pour prêcher par l’exemple, le patron de la santé camerounaise a profité de la journée de commémoration de lutte contre cette maladie hier, pour inviter les populations à se faire dépister. “Il est régulièrement conseillé à la population de se faire dépister pour un meilleur suivi.
“Les personnes dépistées négatives sont invitées à prendre le vaccin y afférent qui se dispense en trois pour réduire les risques de contamination. Celles détectées positives doivent quant à elles, se rendre à l’évidence que la prise en charge rapide à la suite des diagnostics précoces, permet d’envisager la guérison ou mieux, la réduction de la charge virale de cette affection”,
a-t-il rappelé.
Il convient de souligner que les hépatites sont des maladies qui se transmettent par voie sexuelle, sanguine, de la mère à l’enfant, ou des sécrétions corporelles. L’usage des préservatifs pendant les rapports sexuels, l’abstinence, les consultations prénatales (pour la femme enceinte), le dépistage et la vaccination sont pour l’instant, les meilleurs moyens de se prémunir contre ces maladies.