Par Pierre Laverdure OMBANG
“j’accuse le gouvernement camerounais de haute méchanceté. D’abord parce qu’il fait passer une telle mesure qui touchera plus de 60% de la population sans débat public et politique. Ensuite, parce qu’il asphyxie continuellement la population dans un contexte de diminution du pouvoir d’achat. Pourtant, il existe bel et bien des solutions techniques non seulement patriotiques mais, économiquement et socialement pertinentes. Nous demandons en vain au gouvernement camerounais de reconnaître la propriété foncière coutumière. Cela permettrait de transformer nos plantations en véritable actifs avant de les soumettre à l’imposition. En l’état, le gouvernement camerounais maintient nos terres comme des passifs et alourdit les exploitants d’impôts. C’est méchant! “.
L’ article 122 du projet de loi des finances 2023 qui vient d’être adopté à l’Assemblée nationale est supposé pourtant promouvoir la production locale au Cameroun. Sauf que la mesure se limite à une nouvelle catégorie de personnes introduites dans la loi et que l’on nomme “exploitant individuel“. Ce qu’il trouve d’entrer de jeu comme une ”supercherie”
Arguant que , un exploitant individuel renvoie à chaque individu disposant d’un champ (exploitation agricole). La loi dit que l’exploitant de ce champ (en son nom individuel ou au nom d’un groupement d’initiatives communautaires ou d’une Coopérative) bénéficie de quelques avantages fiscaux pendant la phase d’investissement (avantages sur les frais relatifs au foncier) et pendant la phase d’exploitation (5 ans d’exonération de patente et d’impôts sur le revenu principalement).
La mesure est fortement dénoncée par l’économiste qui pense que , elle (la mesure ) ne sert strictement à rien dans la promotion de la production locale au Cameroun dans la mesure où les exploitants individuels ne payaient strictement rien comme impôts jusqu’à présent.
Cela veut dire quoi concrètement ?
Louis Marie Kakdeu explique: celà signifie que dès 2024, les Camerounais devraient s’apprêter à payer la taxe foncière sur leur champ si l’on ne reconduit pas l’alinéa 1 de l’article 122. Et dans 5 ans, les Camerounais devraient payer la patente et l’impôt sur le revenu sur les produits issus de leurs champs.