Le 31 août 2024 a pris fin conformément à la loi, la période annuelle des inscriptions des nouveaux électeurs sur les listes électorales démarrées début janvier.
Par Eric Boniface Tchouakeu
En attendant de connaître le nombre total des nouveaux enrôlés, quasiment tous les observateurs ont constaté tout au long de la durée de l’opération, une forte mobilisation pour s’inscrire chez des citoyens en âge de voter, c’est-à-dire ceux qui ont au moins 20 ans, autant à l’intérieur qu’à l’extérieur du Cameroun.
Mais déjà le 27 juin 2024, au cours de la tenue de la deuxième session ordinaire de l’année du Conseil électoral d’Elections Cameroun, institution chargée de la gestion de l’ensemble du processus électoral et référendaire dans le pays, le Président du Conseil Electoral qui fait office de Président d’Elecam, avait indiqué que 461 mille 559 nouveaux électeurs avaient été inscrits depuis le début des opérations de révision des listes électorales cette année. Ce qui à ce moment-là en attendant les opérations techniques de toilettage, portait le nombre des électeurs inscrits sur le fichier électoral à 07 millions 823 mille 434 électeurs.
Depuis lors, les chiffres ont indubitablement évolués avec la poursuite des inscriptions de nouveaux électeurs jusqu’à fin aout.
Le fichier électoral national devrait donc compter environ 08 millions d’électeurs en 2024, ce qui porterait le taux d’inscription, à ne pas confondre avec le taux de participation à une élection, au-dessus de 50%. Car les prévisions les plus élevées estiment la population électorale camerounaise au tour de 15 millions de personnes à l’heure actuelle.
Il convient cependant de relever que depuis la dernière refonte des listes électorales intervenue il y a une dizaine d’années avec l’entrée en scène d’une nouvelle structure chargée de la gestion du processus électoral(Elecam),et l’introduction de l’enrôlement biométrique des électeurs, c’est la première fois en 2024, qu’on enregistre un grand nombre d’inscrits lors des opérations de révisions de listes au cours d’une année.
Cela a été rendu possible grâce à une forte implication dans la mobilisation, mieux que par le passé notamment des partis politiques de tous les bords, des organisations de la société civile, et même des agents d’Elections Cameroon.
Ni les procédures en justice pour notamment contraindre le Directeur Général des Elections de l’organe électoral , qui ne l’a toujours pas fait, à publier comme l’exige la loi, la liste électorale nationale au terme de l’année 2023, procédures toujours d’ailleurs en cours, ni les insuffisances et diverses pannes des machines d’inscriptions d’Elecam, ni même les gros retards accusés relativement à l’ouverture de l’enrôlement des nouveaux électeurs dans les missions diplomatiques camerounaises à l’étranger, n’auront entamer la détermination d’un bon nombre des électeurs inscrits en 2024.
L’approche de la prochaine élection présidentielle théoriquement prévue au second semestre 2025, déjà dans les esprits de nombreux citoyens, a certainement aussi eu un impact dans la mobilisation des nouveaux inscrits.
Et on devrait en toute logique s’attendre maintenant à une forte participation des électeurs à la présidentielle de l’année prochaine, qui est le scrutin au suffrage universel direct le plus immédiat selon les derniers « réaménagements » du calendrier électoral. Mais avant, il est probable que l’engouement des inscriptions sur les listes électorales se poursuive dès janvier 2025 jusqu’à la convocation du corps électoral en vue de la présidentielle.
On saura ensuite seulement plus tard, à qui la forte mobilisation aura profité à la lumière du verdict des urnes.
